Dans le prolongement des interminables batailles de leadership entre le ministère camerounais des Sports et la Fecafoot pour le contrôle de la gestion de l’équipe fanion du Cameroun, un nouvel épisode s’est installé dans la tanière des Lions. Depuis un mois c’est le choix du stade devant accueillir le match Cameroun-Namibie, comptant pour la première journée des éliminatoires de la CAN Maroc 2025 qui divise les protagonistes.
Sur son site internet, la Caf précise qu’en ce moment seuls les stades de la Réunification à Douala et le stade de Roumde Adja à Garoua, sont homologués au Cameroun pour accueillir les matchs de l’envergure des éliminatoires de CAN. Assez curieux pour un pays qui a accueilli la CAN en janvier-février 2022 dans six enceintes : Stade d’Olembé ; Stade Ahmadou Ahidjo ; Stade de Limbe ; Stade de Roumde Adja ; Stade de Kouekong à Bafoussam et le stade de Japoma.
Pour l’heure, les supporters des Lions Indomptables ne savent plus où donner de la tête. Pour un simple choix de stade, les deux parties mènent une bataille féroce qui n’honore pas le Cameroun. Elles se regardent en chien de faïence. Le Pr Nkou Nvondo, représentant de la Fécafoot a d’ailleurs claqué la porte lors de la réunion préparatoire de ce match vendredi 23 août dernier. Les différents acteurs s’invectivent. Au début de cette affaire, le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, avec la bénédiction du sélectionneur, Marc Brys avait porté son dévolu sur le stade Ahmadou Ahidjo. Sauf que la Fécafoot a choisi le stade de Japoma, puis le stade Roumdé Adja de Garoua.
Via une correspondance adressée au ministre des Sports lundi 26 août, Samuel Eto’o, le président de la Fecafoot, notifiait l’accord de la Caf pour la tenue de la rencontre Cameroun-Namibie, au stade Roumde Adja à Garoua. L’occasion d’informer de la réalisation des « ajustements nécessaires » ainsi que de la réservation et du paiement des lieux d’hébergement des deux sélections, comme l’exigent les règlements de la CAF en pareille circonstance. Dans la foulée, à travers un communiqué, elle présentait ses excuses aux supporters ayant déjà acheté un billet pour Japoma (Douala), en rassurant ceux déjà titulaires des billets d’être remboursés.
Mais, on se souvient que l’Onies, l’organe chargé de l’entretien des infrastructures sportives du pays, sous prétexte de la forte pluviométrie à Douala et de sa surexploitation, a déconseillé le Stade de Japoma, qui venait d’abriter trois matchs internationaux. Ailleurs, l’Inter de Milan et le Milan AC ne partagent-ils pas le stade San Siro tous les week-ends sans que personne ne crie à la surexploitation ? Comme autres solutions qui s’offraient, la Fecafoot s’est repliée sur l’option du stade de Roumde Adja à Garoua, malgré l’insistance de son ministère de tutelle et du sélectionneur belge pour l’antre du Stade Ahmadou Ahidjo.
Protocole de préparation
À la suite des réserves émises par l’ONIES mettant en avant l’indisponibilité temporaire du stade de Japoma […] La Fécafoot, comme prévu dans les dispositions réglementaires de la CAN, a saisi la Namibie dans le but de procéder au changement du stade de la rencontre. À la suite de l’information fournie à la Caf, cette dernière a demandé la mise à disposition des images actuelles des stades de Roumde Adja à Garoua et le stade Ahmadou Ahidjo. Le choix du stade de Garoua a été sans appel et la validation faite par un courriel reçu le dimanche 25 août 2024. Dès lors, les différents services opérationnels de la Fécafoot et la Coordination générale des sélections nationales ont procédé aux ajustements nécessaires », a expliqué Samuel Eto’o dans une correspondance adressée au ministre des Sports.
Dans sa note, à titre d’information, dévoilée ce mardi 27 août, l’administrateur de l’organisme, François Ewane, a tenu à « notifier la mise à disposition du Stade omnisports Ahmadou Ahidjo pour le match du 07 septembre 2024 ». Comme si de rien n’était. Il en a profité pour marteler que l’exploitation du Stade Omnisports Roumde Adja « n’est pas envisageable ». Ceci, au motif qu’il faille « un protocole de préparation des rencontres internationales qui s’étale sur au moins un mois ». Un délai dont ne dispose pas l’Onies. Ce qui ouvre la voie à un nouvel imbroglio à 10 jours de la rencontre.
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