L’affaire Marc Brys, du nom du nouveau sélectionneur des Lions indomptables, a connu un nouvel épisode. Suite à une plainte de la Fécafoot adressée à Fifa, qui était jusqu’ici restée secrète, la Fifa a dans un courrier signé depuis Paris par Kenny Jean Marie, le Directeur des services aux associations membres, chargé du développement du programme Forward à la Fifa, a apporté la réponse suivante :
Nous nous référons à votre lettre du 6 avril 2024 concernant la nomination des responsables au sein de la structure d’encadrement de la sélection nationale masculine « A » de votre fédération. Après analyse des différents documents à notre disposition, en particulier la convention signée entre le ministère des Sports et de l’éducation physique et la Fécafoot en 2015 relative à la gestion des sélections nationales de football, nous considérons que dans la situation actuel, l’article 9 de ladite convention concernant le recrutement et salaires des membres des structures d’encadrement doit être implémenté en respectant l’article 13 de la même convention. Cet article stipule que :
Les parties soulignent l’impérieuse nécessité de privilégier une gestion sereine et concertée du football dans le respect mutuel, l’esprit de dialogue, la solidarité et le patriotisme.
A cet effet, elles engagent à prévenir les conflits par l’aménagement de cadres de concertation, dans le respect des périmètres de compétences reconnus à chacune des parties, et à travers une communication permanente.
Par ailleurs, nous sommes également d’avis que les décisions concernant le recrutement des membres des structures d’encadrement doivent rester parmi les droits et compétences réservés uniquement au Comité Exécutif de la Fecafoot
Finalement, nous estimons que la convention avec le ministère des Sports et de l’éducation physique de 2015 doit être révisée dans les plus brefs délais afin de clarifier les droits et compétences de chacune des parties prenantes », peut-on lire.
Pour mieux comprendre le courrier de la Fifa, Abdouraman Hamadou Babba, le « justicier » du football camerounais tire les enseignements suivants :
Pour se prononcer, la FIFA ne s’est appuyée ni sur la loi du 11 juillet 2018 ni sur le décret du 26 septembre 2014, mais uniquement sur la convention de collaboration signée le 2 février 2015 par le Minsep –Fecafoot, preuve de la prééminence, dans le cas d’espèce, de cette convention sur la loi et le décret précités ;
Sur le plan juridique, la FIFA n’a pas été en mesure de trancher et de donner raison à la Fecafoot dont la plainte concernait la dénonciation de l’ingérence indue du Minsep dans ses affaires internes ;
En visant les articles 9 et 13 de la convention de collaboration Minsep – Fecafoot du 2 février 2015 pour inviter les parties au dialogue, la Fifa a implicitement admis que la Ministre des Sports et de l’Education Physique ne s’est pas ingéré de manière indue dans les affaires de la Fécafoot en mettant à la disposition de cette dernière les membres de l’encadrement des Lions indomptables;
La Fifa estime que la Fécafoot a eu tort de céder, à travers cette convention, la prérogative exclusive de son Comité Exécutif de nommer les membres des structures d’encadrement des sélections nationales de football du Cameroun ;
Enfin, en exigeant la révision de la convention Minsep –Fecafoot du 2 février 2015, la Fifa considère que tant que cette convention reste en vigueur en l’état, la Fecafoot sera privée de la plénitude de sa compétence de nommer les membres des structures d’encadrement technique des sélections nationales de football du Cameroun.