La consolidation par le Cameroun de sa première place dans son groupe des éliminatoires du Mondial 2026, ne doit en rien occulter le fait que les Lions indomptables restent secoués par une grave crise. Et, tout le monde est unanime sur un fait, il faut y trouver une sortie de crise. Même les principaux acteurs du football camerounais ne cessent d’en appeler de vive voix.
C’est le cas de Vincent Aboubakar, le capitaine des Lions, qui au sortir de l’audience avec le ministre Mouelle Kombi, a une fois de plus, appelé les protagonistes à résoudre ce problème. Selon lui, l’harmonie et la collaboration entre les différentes parties prenantes sont essentielles pour assurer, à l’avenir, le succès des Lions indomptables.
Avant lui, l’ambassadeur itinérant, Albert Roger Milla, a au micro de la CRTV, après le match Cameroun-Cap Vert (4-1), émis le vœu de voir le ministère des Sports, laisser la Fécafoot jouer pleinement son rôle d’organe technique. C’est également le cas du ministre Grégoire Owona, qui a lancé un appel au dialogue pour résoudre le conflit qui ne cesse de perdurer entre la Fécafoot et le ministère en charge des Sports. Une intervention qui visait à apaiser les tensions et à rappeler l’importance de l’unité et de l’honneur national.
Bonjour mes frères et sœurs. Nous avons pris le temps de nous déshabiller publiquement. Allons au dialogue qui a été malheureusement refusé par tous dès le premier jour. Maintenant que nous sommes tous honteux et confus aux yeux du monde, reprenons conscience que nous n’aurions jamais dû quitter les chemins de l’honneur et de l’unité,
regrettait-il.
Mais, au vu des positions très tranchées des acteurs de cette crise, le Cameroun fonce droit vers le mur. En ont-ils conscience ? Le spectacle affligeant entre Samuel Eto’o et Marc Brys, l’image ternie du Cameroun, le spectre de la suspension du Cameroun par la Fifa, tout cela n’émeut personne au sommet de l’Etat.
Les deux camps sont restés campés sur leurs positions. Notamment, comme on peut le lire sur les réseaux sociaux, celui qui soutient Samuel Eto’o, qui serait composé du ministre, Directeur de cabinet à la présidence de la République, Samuel Mvondo Oyolo et son adjoint, Oswald Baboké, et l’autre faction, où on retrouverait le protecteur du ministre des Sports, le ministre d’Etat secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.

La gestion de ce conflit, qui a depuis longtemps quitté le terrain sportif pour se transporter dans le champ politique, est un défi complexe qui nécessite un dialogue franc, une communication efficace du président de la République Paul Biya et une volonté de prendre des mesures correctives.
Dans un pays à la boulimie facile, tout le monde est conscient que le point de friction majeur entre la Fécafoot et le ministère des Sports, reste le poste de coordonnateur des équipes nationales. Un poste jugé lucratif, car impliquant la gestion financière de l’équipe nationale. C’est un enjeu majeur pour les parties prenantes. Il est occupé en ce moment par deux personnes : l’un nommé par le ministre des Sports, en violation des textes réglementaires, Benjamin Banlock, ancien secrétaire général de la Fecafoot, en conflit avec Samuel Eto’o ; et l’autre, Benoît Angbwa, désigné par le président de la Fécafoot.
Ces deux coordonnateurs, comme l’ensemble des membres des deux staffs étaient tous en mission à Luanda, pris en charge par le contribuable camerounais. Face à ce qui parait vraisemblablement comme des fautes de gestion évidentes, qui répondra, le jour-j devant le Contrôle supérieur de l’Etat, pour des sommes inopportunément dépensées ?
Dans ce contexte de tensions entre la Fecafoot et le ministère des Sports, il est crucial de garantir une gestion transparente et efficace des équipes nationales. L’avenir de notre équipe fanion du football, les Lions indomptables, en dépend. Eux, qui doivent jouer les matchs éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football, dès le mois de septembre 2024. Les intérêts personnels ne doivent donc plus primer sur l’intérêt général du sport camerounais. Il est essentiel que les décisions prises, ou à prendre, soient dans l’intérêt des joueurs et de l’équipe nationale, et non dictées par des querelles de pouvoir.