Deux mois après avoir visité Paris à l’occasion des Jeux olympiques, les stars du basket s’apprêtent à débuter la 79e saison de NBA. Cette saison, cinq camerounais évoluent en NBA. Avec ce nombre sans cesse croissant, les Lions du Basket auront encore plus de visibilité et c’est tant mieux. Sports-team dresse les portraits des joueurs camerounais qui arpenteront cette saison les parquets de NBA. Joël Embiid (MVP en 2023) est en tête d’un contingent rempli de gros objectifs.
Joël Embiid (30 ans), les Sixers de Philadelphie

Pendant l’intersaison, Joel Embiid a ajouté 134 millions de dollars à son contrat actuel, pour prolonger son bail avec les Sixers de Philadelphie jusqu’en 2029. Il aura alors 35 ans. Au bout de son nouveau contrat, le natif de Yaoundé aura en tout cas touché 515 millions de dollars de salaires en NBA, seuls LeBrom James, Stephen Curry, Paul George et Kevin Durant ayant gagné plus dans l’histoire. Et à 30 ans, il entend bien s’inscrire dans le futur à long terme de sa franchise de toujours.
Le médaillé d’or olympique avec la Team USA aura surtout à cœur cette saison de gagner son premier championnat NBA. Perturbé par les blessures la saison dernière, il n’a disputé que la moitié des matchs. Il a déjà obtenu la distinction individuelle la plus convoitée. En effet, le joueur des Sixers de Philadelphie, Joel Embiid, est devenu, mardi 3 mai 2023, le deuxième Africain de l’Histoire désigné MVP (« Most valuable player ») de la saison régulière, 29 ans après une de ses idoles, le Nigérian Hakeem Olajuwon. Cette consécration pour le basketteur camerounais au profil atypique symbolise la domination des basketteurs étrangers en NBA et de l’ère des géants ultra-polyvalents.
Cet accomplissement venait récompenser la progression constante de Joel Embiid, qui a fini meilleur marqueur du championnat lors des deux dernières saisons. En 2022-2023, il a tourné à 33,1 points à 54,8 % de réussite, 10,2 rebonds, 4,2 passes et 1,7 contre de moyenne, améliorant ses statistiques dans presque chaque secteur par rapport à l’exercice précédent.
Des prestations de haut vol qui ont amené les autorités camerounaises à lui remettre le 14 août 2024, la médaille de Commandeur de l’Ordre de la Valeur à titre exceptionnel. Dans l’euphorie de cette distinction, il a déclaré qu’il pourrait “peut-être” jouer les Jeux olympiques de Los Angeles 2028 avec le Cameroun.
Techniquement, c’est possible. Selon l’article 3-22 de la FIBA, il en a le droit si c’est pour “favoriser le développement du basket-ball” dans un nouveau pays. Il doit également avoir un passeport valide, obtenir l’approbation de la FIBA et de la fédération du nouveau pays. Enfin, il ne doit pas avoir joué pour une autre équipe nationale dans une compétition de haut niveau lors des trois années précédentes. De ce fait, Joel Embiid ne pourra pas jouer la Coupe du Monde 2027 et doit également espérer la qualification du Cameroun pour les TQO de 2028, sans lui. Le Cameroun reste en attente de cette bonne nouvelle…
Pascal Siakam (30 ans), les Pacers de l’Indiana

Pascal Siakam est en train de se faire une place dans l’histoire de la NBA. Arrivé à Indianapolis en janvier 2024 en provenance de Toronto et finaliste de la Conférence Est, Pascal Siakam a choisi pendant l’intersaison de rester aux Pacers. L’ailier-fort camerounais a signé le 6 juillet un contrat de quatre ans au montant de 189,5 millions d’euros.
Sélectionné avec le 27e choix de la draft 2016, Pascal Siakam, du haut de ses 2,08m, a passé sept saisons et demie à Toronto avec deux sélections au All-Star Game et surtout un titre de champion NBA en 2019. Grande première pour un basketteur camerounais et pour équipe non-américaine. Mais les Raptors, en reconstruction, ont choisi de l’échanger en janvier vers Indiana contre notamment de trois futurs premiers tours de draft et de l’ailier Bruce Brown. Titulaire indiscutable, Siakam a contribué au beau parcours des Pacers en play-offs jusqu’à la finale de Conférence Est contre Boston (0-4). Le Camerounais tournait à 21,3 points (54,1 % au tir), 7,5 rebonds et 3,8 passes de moyenne.
Au Cameroun, les fans de basketball rêvent éveillés, depuis de voir Pascal Siakam endosser le maillot de l’équipe nationale. Il était présélectionné pour le tournoi qualificatif des JO de Paris 2024. Mais, l’opération n’a pas pu se concrétiser. Ce tournoi étant tombé en plein play-off, il n’a pas pu être libéré par son club d’Indiana. Entre son envie de remporter la Conférence Est et la nécessité de signer un nouveau contrat à la fin de saison, Pascal Siakam a choisi de rester en club, pour le plus grand désarroi de ses supporters au Cameroun.
Yves Missi (20 ans), les New Orleans Pelicans

Cette année, Yves Missi a franchi une étape significative dans sa carrière de basketteur, passant d’un joueur universitaire à une étoile prometteuse de la NBA. Drafté il y a trois mois, le Camerounais de 20 ans, (né en Belgique le 14 mai 2004) est un fier membre des Pélicans de la Nouvelle-Orléans. Ce mouvement marque un moment décisif pour Missi, qui est désormais prêt à profiter des nombreux avantages et du salaire annuel substantiel (3 190 200 dollars) qu’implique être un joueur de la NBA.
Rejoindre les Pélicans ne se résume pas à l’argent pour Yves Missi ; il s’agit de faire partie d’un club NBA renommé avec une vision pour l’avenir. Les Pélicans investissent dans de jeunes talents comme Missi, espérant construire une équipe solide capable de concourir aux plus hauts niveaux. Pour Missi, c’est une opportunité d’apprendre des joueurs expérimentés, d’améliorer son jeu et de se faire un nom dans le monde du basket-ball professionnel.
Malgré la défaite lors du dernier match de pré-saison face à Houston (98-118), le pivot camerounais s’est illustré a enregistré une performance notable. En 19 minutes, le joueur de 2,10 m a inscrit 9 points, délivré deux passes décisives et pris trois rebonds. Le coach Willie Green a été élogieux sur le travail de son joueur : « Yves Missi est un point positif pour nous. Yves a été incroyable, surtout quand nous l’avons placé dans ce groupe de départ. Il ouvre le terrain avec sa pression sous le panier. C’est une menace pour les lobs. Il fait un excellent travail en assimilant nos concepts assez rapidement, » a souligné l’entraîneur.
Christian Koloko (24 ans), les Lakers de Los Angeles

Christian Koloko revient de loin. De nouveau autorisé à jouer après avoir manqué la saison dernière à cause d’un caillot sanguin, le pivot camerounais a intégré l’effectif des Lakers, où il aura une carte à jouer en attendant le retour de Christian Wood. Sur la touche depuis un an en raison d’un problème de caillot sanguin qui a nécessité une opération, et mis en danger la suite de sa carrière, le pivot camerounais a finalement été autorisé à rejouer en NBA après avoir repris l’entraînement en juillet.
De retour sur le marché, le natif de Douala intéressait plusieurs équipes, comme les Clippers, les Spurs, son ancienne formation des Raptors, et les Lakers. Il n’aura pas fallu longtemps pour que Los Angeles obtienne le dernier mot.
Drafté en 2022 par les Raptors de Toronto, Christian Koloko fait ses gammes en NBA. Les Raptors ont encore visé juste. Le rookie camerounais a tout pour être un monstre défensif et une pièce maîtresse de leurs ambitions. Alors que le colosse Christian Koloko (2m16 pour 102 kg) n’a en moyenne que 3,9 points et 3,4 rebonds par match lors de sa première saison avec les Raptors de Toronto, il s’est avéré être un défenseur capable.
Malgré son potentiel, on rappelle que Christian Koloko reste sur une saison blanche à cause d’un problème de santé sérieux. C’est évidemment loin d’être anodin. Retrouver le rythme NBA, enchaîner les matchs, répondre à l’intensité du haut niveau, c’est quelque chose qui prendra sans doute du temps pour le Camerounais. La patience est donc de mise, même si à Los Angeles on n’aime pas trop attendre. Lentement mais sûrement, Christian Koloko voudra retrouver les parquets pour devenir le joueur qu’il est capable de devenir. En tout cas, les Lakers croient en lui. Et nous aussi.
Ulrich Chomche (18 ans), les Raptors de Toronto

Il est le plus jeune camerounais de la NBA. La pépite camerounaise Ulrich Chomche a été draftée cette année en NBA 57e position par les Memphis Grizzlies. Le natif de Bafang âgé de 18 ans qui a évolué au Cameroun dans l’équipe des FAP a le potentiel pour faire son trou dans le plus prestigieux championnat de basketball.
Sélectionné par les Raptors avec l’avant-dernier pick de la Draft 2024, Ulrich Chomche a tout ce qu’il faut pour être la belle histoire de l’année en NBA. Venu d’un petit village du Cameroun, Chomche a appris la plupart de ce qu’il savait du basket à la NBA Academy, alors qu’il n’était encore qu’un employé agricole.
Chomche a fait ses débuts dans la Basketball Africa League (BAL) à l’âge de 16 ans en 2022, en jouant pour le club camerounais du FAP Basketball dans le cadre du programme BAL Elevate. Ce programme a attribué des joueurs de la NBA Academy Africa à des équipes professionnelles. Il a des moyennes de 2,1 points et 3,7 rebonds en 11,3 minutes par match et aide FAP à terminer à la quatrième place. Le 16 avril, il a pris sept rebonds, un record en carrière, contre Petro de Luanda
Ce n’est jamais simple de se faire drafter, et ça ne le sera jamais. Mais disons qu’il existe certains facteurs qui facilitent votre accession à la grande ligue. Si vous êtes nés en Amérique du Nord, c’est un très bon début. Si vos parents sont aisés, que vous n’avez pas besoin de travailler dès que vous êtes en âge de le faire, que vous pouvez vous déplacer à vos entraînements et autres matchs sans difficulté, que vous avez un panier dans le jardin, toujours du bon matériel, un gymnase et une salle de musculation auxquels on vous laisse l’accès quand vous voulez aller travailler, cela aide aussi. Eh bien Ulrich Chomche, lui, n’a rien eu de tout ça.