Avec ses 25 participations à une phase finale de la Coupe d’Afrique de football (CAN), l’équipe fanion de Côte d’Ivoire est l’une des plus régulières dans cette compétition. Alors que tout le pays se prépare à accueillir la 34ème édition de la CAN, du 13 janvier au 11 février, les Éléphants ne ménagent aucun effort pour être fin prêts le jour dit.
Lors de chaque regroupement, le technicien français met en place un programme d’entraînement intensif pour permettre aux Éléphants de se préparer au mieux pour cette compétition. Les joueurs sont soumis à une série de tests physiques et se familiarisent avec les différentes stratégies et systèmes de jeu.
L’équipe ivoirienne pourra compter également sur le soutien indéfectible de ses supporters. Leur passion pour soutenir leur équipe nationale sera sans aucun doute l’un des facteurs clés afin pousser les Éléphants vers la victoire.
Sur ses terres, la Côte d’ivoire évoluera dans le groupe A, en compagnie du Nigeria, de la Guinée Équatoriale et de la Guinée Bissau. Déjà deux fois sacré champion d’Afrique (1992 et 2015), les Éléphants vont devoir batailler ferme afin de remporter la coupe à domicile. Depuis l’Egypte en 2006, aucune équipe n’a remporté la CAN devant son public. La Côte d’Ivoire de Jean-Louis Gasset peut- elle relever ce défi ?
Défense hermétique
Depuis le faux pas 0-3 contre la Zambie le 17 juin dernier lors d’un match sans véritable enjeux puisque comptant pour la 5è journée des éliminatoires de la CAN 2023 dont elle était d’office qualifiée en tant que pays organisateur, la Côte d’Ivoire est répartie sur un nouveau cycle de match sans revers.
Défense hermétique, attaque prolifique, groupe qui vit bien le tout sous le maître mot qui est la discipline… Wilfried Zaha, talentueux, mais jugé trop solitaire et individualiste, pourrait en payer les frais, lui qui était absent de la liste de Jean Louis Gasset lors des matchs face aux Seychelles (7-0) et la Gambie (2-0), comptant pour les éliminatoires du Mondial 2026. Jérémie Boga, en forme avec Nice, a lui été rappelé et a été convaincant.
Depuis le départ en retraite internationale de la génération des champions d’Afrique 2015 dont le rescapé est le capitaine actuel Serge Aurier, l’équipe nationale ivoirienne n’avait plus recelé autant de talents. En faire le parfait amalgame. Là était le premier défi de Jean Louis Gasset.
Des revenants Seko Fofana aux nouvelles étoiles montantes comme Simon Adingra en passant par Evan N’Dicka, l’ancien entraineur de Saint-Etienne a de la qualité sous la main. Le premier est clairement le leader technique, le deuxième sait apporter, grâce à ses accélération ce grain de folie sur les côtés et enfin le troisième, défenseur axial gauche, chipé au Cameroun et la France apporte de la stabilité à la défense de par son calme, sa puissance athlétique et sa lecture du jeu. A bien y observer, on constate que le danger peut venir de partout : Sébastien Haller, Simon Adingra, Christian Kouamé, Seko Fofana… l’équipe de Jean Louis Gasset a plusieurs cordes à son arc.
Après 8 matchs sur le banc de touche de la Côte d’Ivoire, le sélectionneur ivoirien actuel totalise 5 victoires, 2 matchs nuls et 1 défaite. Sur leur chemin, les Eléphants n’ont pas eu affaire seulement à des modestes formations. Lors de la fenêtre Fifa du mois d’octobre dernier, ils ont fait match nul contre le Maroc (1-1) et l’Afrique du Sud (1-1).
Des résultats encourageants qui n’ont pourtant pas permis de remettre du respect sur leur nom. La Côte d’Ivoire est désormais considérée comme une nation de second plan en Afrique. Symbole de cette régression frappante, les Ivoiriens pointent à la 52e place du classement FIFA.
Le poste de gardien de but reste le maillon faible de cette sélection. Même si les Eléphants n’ont encaissé aucun but lors de leurs dernières sorties, la bande à Yahia Fofana, Charles Folly et Badra Ali, est peu rassurante dans la cage. A tel point que Sylvain Gbohoue, suspendu pendant longtemps, pourrait être de retour en sélection. Mais son état de forme est peu lisible.
Trio magique
Avec le groupe dont il dispose, Jean-Louis Gasset peut s’amuser tactiquement. La seule chose qui ne bouge pas, c’est sa volonté de toujours placer trois milieux axiaux peu importe le système lors des grandes rencontres. Une condition sine qua none logique quand vous disposez du trio magique, Seko Fofana, Ibrahim Sangaré et Franck Kessié, qui forment sûrement, sur papier, le meilleur entrejeu d’Afrique. Ainsi, l’ancien adjoint de Laurent Blanc change beaucoup et va du 4-3-3 au 3-5-2 en passant par un 4-2-3-1 offensif quand l’adversaire peut être considéré comme plus faible.
Le secteur offensif des Eléphants est encore plus impressionnant avec l’émergence d’Oumar Diakité et Karim Konaté. Tous deux âgés de 19 ans, les deux buteurs performent respectivement avec Reims et le RB Salzbourg. Auteur d’une bonne prestation contre les Seychelles (2 buts, 2 passes décisives), le second semble être le complément parfait de Sébastien Haller dans une attaque à deux. Ajoutez Jean-Philippe Krasso à cette attaque et vous obtenez l’une des armadas offensives les plus séduissantes d’Afrique.
Une aubaine pour Jean-Louis Gasset qui souhaite que ses jeunes joueurs s’affirment comme étant de grands joueurs :
On joue chez nous devant notre public, et il faut qu’on montre qu’on est chez nous. (…) Le Nigeria est une bonne équipe tout comme les autres. Il n’y a pas de petites équipes, en tout cas, sur le papier, c’est jouable. C’est à nous de montrer notre niveau et d’arriver en forme au bon moment. On a beaucoup de jeunes joueurs, ça serait l’occasion de montrer qu’ils sont de grands joueurs. L’objectif semble ainsi clair : repartir avec la CAN, neuf ans après le dernier sacre.