La Confédération africaine de football a adressé, le 1er juillet 2025, un courrier officiel à la Fédération burkinabè de football (FBF), annonçant l’homologation du stade du 4-Août à la suite d’une mission d’inspection. Classé en catégorie 3, le stade répond désormais aux normes exigées pour accueillir des compétitions internationales, notamment les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), de la Coupe du Monde et les phases préliminaires et de groupes des compétitions interclubs africaines.
Cette homologation met fin à une période de près de 4 ans pendant laquelle les Étalons ont été contraints de jouer leurs matchs à domicile hors du territoire national, faute d’infrastructures aux normes. Elle marque également une étape importante dans la politique de rénovation et de mise aux normes des infrastructures sportives engagée par les autorités burkinabè. La possibilité pour les Étalons d’évoluer de nouveau à domicile est perçue comme un levier sportif et psychologique majeur. Selon plusieurs journalistes sportifs burkinabè, cette décision constitue un tournant décisif pour les performances de l’équipe nationale.
Le journaliste Claude Romba (RMO FM) souligne que le stade du 4-Août, désormais conforme aux standards continentaux, permettra à la sélection nationale d’accueillir ses adversaires dans un environnement favorable. Il estime que le soutien du public local est un facteur déterminant pour galvaniser les joueurs. Il précise d’ailleurs que ce stade pourra accueillir les matchs des éliminatoires de la CAN et de la Coupe du monde, ainsi que ceux des compétitions interclubs de la CAF, offrant ainsi une marge de manœuvre importante à la FBF et aux clubs locaux.
De son côté, Adama Salambéré (Agence d’Information du Burkina) rappelle que jouer à domicile représente un avantage stratégique important. La présence du public agit, selon lui, comme un « moteur de motivation » pour les joueurs. Il insiste également sur l’impact économique de cette décision : le retour des matchs à domicile permettra de réduire considérablement les dépenses publiques, notamment celles liées aux déplacements de l’équipe nationale, à la location d’installations sportives ou aux frais d’hébergement à l’étranger.
Une gestion exclusivement sportive recommandée
L’embellissement du stade du 4-Août, engagé dans le cadre de son processus de normalisation, est également salué. L’un des principaux défis reste la question de l’entretien de l’infrastructure. L’utilisation du stade à des fins non sportives suscite des préoccupations. Plusieurs professionnels du sport appellent à une utilisation exclusivement sportive de l’enceinte, au moins à court terme. Le journaliste Kader Traoré insiste sur la nécessité de réserver le stade aux disciplines pour lesquelles il a été conçu, principalement le football et l’athlétisme. Il met en garde contre les activités extra-sportives susceptibles d’endommager une infrastructure aussi stratégique.
Le manque d’autres stades homologués au Burkina Faso renforce cette position. Le stade du 4-Août constitue aujourd’hui la seule enceinte capable d’accueillir des compétitions internationales sur le territoire, ce qui accentue son importance symbolique et stratégique. La première rencontre des Étalons au stade du 4-Août est attendue pour septembre 2025, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Ce retour marquera un moment symbolique pour le football burkinabè et offrira au public l’occasion de renouer physiquement avec son équipe nationale. Plusieurs cadres de la sélection n’ont jamais évolué dans cette enceinte, ce qui confère un caractère inédit à cette rencontre à venir.
L’impact attendu est multiple : amélioration des performances sportives, relance de la fréquentation des stades, renforcement de la cohésion nationale autour du sport et réduction des charges logistiques pour l’État. Mais cette homologation ne constitue qu’une première étape. Pour qu’elle produise tous les effets attendus, elle doit s’accompagner de mesures durables de gestion, de maintenance et de développement des infrastructures sportives à travers le pays selon les analystes sportifs. La réussite de cette phase pourrait inciter à la réhabilitation d’autres stades régionaux, afin de déconcentrer les compétitions et démocratiser l’accès au sport de haut niveau.


