L’heure de vérité approche. Ils ne jouent pas juste un combat. Ils jouent leur place. Ce dimanche 20 juillet, à l’Arène nationale de Dakar, Siteu et Balla Gaye 2 s’affrontent dans un duel à haute tension. Derrière le choc, deux trajectoires. Deux lutteurs à un carrefour. L’un veut s’imposer. L’autre veut rester.
Le dernier face-à-face entre les deux hommes se tient ce mercredi 16 juillet dans les locaux de la 2STV. À huis clos. Sans public, ni journalistes. Une consigne du promoteur Baye Ndiaye. Un choix rare dans l’univers de la lutte sénégalaise, souvent marqué par l’escalade verbale. Mais cette fois, tout se joue dans le silence. Réhabilité à la dernière minute par le Tribunal arbitral du sport après une suspension pour dopage, Siteu revient sur la scène avec une pression nouvelle.
Cette rencontre face à un ancien roi des arènes peut tout changer. S’il gagne, le lutteur de Diamaguène entrera définitivement dans la cour des grands. Ce combat est son point de bascule. Jusqu’ici perçu comme une étoile montante, il peut devenir une figure incontournable. La victoire ferait tomber les derniers doutes. Et placerait Siteu comme un sérieux prétendant au sommet.
De l’autre côté, c’est un champion sur la corde raide. Balla Gaye 2 n’a plus la marge d’erreur. L’ancien roi de Guédiawaye, plusieurs fois fragilisé ces dernières années, se retrouve dans une position inconfortable. Ce combat, il ne peut pas le perdre. Moustapha Guèye, troisième tigre de Fass, ne mâche pas ses mots. Dans une interview sur Albourakh TV, il résume : « Balla Gaye 2 joue sa carrière ». À 38 ans, le lutteur sait que chaque faux pas pourrait être le dernier. Pour lui, il ne s’agit plus de progresser. Il s’agit de survivre au sommet.
Le poids du combat ne pèse pas de la même manière sur les deux hommes. Pour Siteu, l’enjeu est de gravir un échelon. Pour Balla Gaye 2, c’est de ne pas le descendre. Deux ambitions différentes. Mais une même urgence, s’imposer. Ce combat ne livrera pas simplement un vainqueur. Il dira qui avance, et qui recule. Qui entre, et qui sort. Qui reste dans l’histoire de la lutte, et qui la regarde passer.
L’absence de public au dernier face-à-face justifie à quel point le combat est devenu trop sérieux pour le folklore. Ce n’est plus l’heure des mots. C’est celle de l’impact. Le choc se prépare dans le silence. Le 20 juillet, l’arène sera le seul témoin d’un affrontement qui dépasse la technique.


