Le 14 mars dernier, un contrôle de routine à Cambérène a dégénéré en affrontement entre Niang Ballo et un agent de police. En voulant verbaliser le lutteur pour un défaut d’assurance, le policier s’est retrouvé victime d’une violence inouïe. Niang Ballo a été jugé pour avoir frappé l’agent, puis l’avoir traîné sur plusieurs mètres avec son véhicule. L’affaire a pris une tournure inattendue, amenant l’athlète à se retrouver derrière les barreaux. En effet, Niang Ballo, au volant de son véhicule immatriculé en Italie, s’est vu interpellé par un policier.
Le véhicule ne présentant plus de validité d’assurance, l’agent a procédé à une mise en fourrière. Cependant, le lutteur, loin de coopérer, a violemment refusé l’immobilisation du véhicule. Selon les témoignages du policier chez nos confrères de la presse locale, une altercation a éclaté lorsque Niang Ballo aurait frappé l’agent. Mais la situation a empiré lorsque le lutteur, dans un geste de colère, a heurté le policier avec son véhicule avant de le traîner sur plusieurs mètres. Cette scène choquante a été qualifiée de mise en danger manifeste pour la vie de l’agent.
Après l’incident, Niang Ballo n’a pas montré de remords et a quitté les lieux en direction de son domicile. Il a ensuite tenté de quitter le pays pour un tournoi de lutte en Espagne. Cependant, sa fuite n’a pas échappé à la vigilance des autorités qui l’ont interpellé à l’aéroport. Lors de son audience au tribunal, le lutteur a nié les faits de violence. Il a affirmé que son départ précipité était uniquement motivé par la nécessité de ne pas manquer son vol pour le tournoi. Toutefois, cette explication n’a pas convaincu le procureur. Ce dernier a souligné que Niang Ballo avait privilégié son intérêt personnel, celui de participer à une compétition, au détriment de la sécurité d’un agent de police en plein service.
Selon La presse locale, le procureur a requis une peine de deux ans de prison, dont six mois ferme, pour l’athlète, afin de montrer qu’aucune personne, peu importe son statut, n’est au-dessus des lois. Après délibération, le tribunal a prononcé une peine moins sévère que celle demandée, condamnant Niang Ballo à six mois de prison, dont un mois ferme, en plus d’une amende de 100 000 F CFA. Niang Ballo est incarcéré à la prison de Dakar, où il purgera sa peine jusqu’au 14 avril prochain.
Cette condamnation marque une pause brutale dans la carrière du lutteur, un athlète qui, jusqu’alors, était une figure populaire dans le monde de la lutte sénégalaise. Son attitude de confrontation avec les forces de l’ordre, en revanche, risque de ternir son image auprès du public. Pour rappel, la condamnation de Niang Ballo s’inscrit dans un contexte où les autorités sénégalaises cherchent à renforcer le respect des lois et à assurer la sécurité de leurs agents. Pour le lutteur, ce verdict pourrait bien marquer la fin d’un chapitre de sa carrière. Mais au-delà des décisions judiciaires, c’est une question de responsabilité, de respect des règles et des valeurs qui est au cœur de ce procès.