L’Afrique est représentée aux Jeux olympiques de Paris dans la majorité des disciplines, avec de bonnes chances de médailles, notamment en athlétisme et en natation. L’Afrique y a ses chances, au-delà de l’athlétisme, habituelle place forte du continent. Faire mieux qu’à Tokyo, où l’Afrique avait remporté 37 médailles (11 en or, 12 en argent et 14 en bronze) sera le principal objectif.
Le Kenya s’était octroyé la plus grosse part du gâteau avec 10 médailles (4 en or, 4 en argent et 2 en bronze), essentiellement grâce aux performances de ses athlètes en athlétisme. C’est d’ailleurs dans cette discipline aux multiples épreuves (course, marche, sauts, lancers et épreuves combinées) que les perspectives africaines seront les plus élevées. Ce fût le cas à Tokyo, il en sera de même à Paris.

Eliud Kipchoge est sans doute l’étoile du sport africain la plus attendue lors de ces Jeux olympiques de Paris. L’athlète kényan, âgé de 39 ans, est double champion olympique du marathon, vainqueur aux Jeux de Rio 2016 et aux Jeux de Tokyo 2020. Trois autres kényanes pourront légitimement viser le podium, et accessoirement la plus haute marche.
Il s’agit de Mary Moraa, Faith Kipyegon et Peres Jepchirchir. La première, qui a eu 24 ans au mois de juin dernier, est une spécialiste du 800 mètres. Présente à Tokyo, elle s’est révélée un an plus tard, en décrochant le bronze aux Championnats du monde à Eugène (États-Unis).
Favori à sa propre succession
Toujours sur longue distance (10 000 mètres), le champion olympique en titre, l’Éthiopien Selemon Barega (23 ans), malgré ses récentes performances un peu moins brillantes, sera un candidat au podium. Le Kenyan Emmanuel Korir (28 ans), champion olympique en 2021, qui domine depuis plus de cinq ans sur le double tour de piste, sera le principal favori à sa propre succession.
L’Ougandaise Peruth Chemutai est devenue une gloire nationale en offrant à son pays la première médaille d’or olympique de son histoire à Tokyo sur 3000 m steeple. Même si ses récentes performances ont été un peu moins flamboyantes, elle reste une candidate sérieuse au podium.
Mais toutes les ambitions africaines ne résident pas seulement dans l’athlétisme. On pense notamment à la nageuse sud-africaine Tatjana Schoenmaker (25 ans), médaillée d’or en 200 mètres brasse à Tokyo (la première pour une sportive originaire de la nation arc-en-ciel), et qui a confirmé sa performance olympique un an plus tard dans un autre bassin japonais, celui de Fukuoka, lors des Championnats du monde.
La lutteuse nigériane Blessing Oborududu (34 ans), reine d’Afrique depuis 2010 dans la catégorie des moins de 68 kilos, et qui avait atteint la finale en 2021, pour finalement se contenter d’une très belle médaille d’argent, sera logiquement candidate à l’or à Paris.
A en croire Jeune Afrique, il n’y a pas que l’Afrique de l’Est qui propose des athlètes de haut niveau en course de fond ou demi-fond. Le Maroc peut en témoigner avec Soufiane El-Bakkali (bientôt 28 ans). Depuis son titre olympique il y a deux ans sur 3000 mètres steeple, où il avait mis fin à l’hégémonie kényane dans cette catégorie, il n’a cessé de performer à chaque rendez-vous international.

Le Marocain a remporté les deux derniers Championnats du monde ainsi que la prestigieuse Ligue de diamant en 2022, et tout semble indiquer que sa domination pourrait s’étirer au moins jusqu’à Paris. Un œil rivé également sur le Botswanais Letsile Tebogo (20 ans), champion d’Afrique à Saint-Pierre (Île Maurice) sur 200 m en 2022, vice-champion du monde en 2023 à Budapest sur 100 m et 3e sur 200 m.
Première médaille en or pour le Burkina Faso ?
L’athlète burkinabé Hugues Fabrice Zango vise l’or dans l’épreuve du triple saut. Il a remporté le bronze avec un saut de 17,47 mètres au Jeux de Tokyo. Il est devenu le premier médaillé olympique de son pays, le Burkina Faso.
Depuis deux saisons, l’athlète de 31 ans domine le triple saut mondial. En 2022, il remporte les championnats d’Afrique. Le 21 août 2023 il devient champion du monde à Budapest après avoir réalisé 17,64 mètres à son cinquième essai. Le 2 mars 2024 à Glasgow il est sacré champion du monde en salle. Il s’impose avec un saut de 17,53 mètres devant l’Algérien Yasser Triki et le Portugais Tiago Pereira.
Il convient également de suivre avec attention les performances de la sélection du Soudan du Sud de basketball, dont c’est la première apparition à ce niveau grâce à son bon parcours lors de la dernière Coupe du monde, ou bien celles de l’équipe de football du Maroc, qui a battu le l’Argentine (2-1), lors du match de la première journée.