Le football ivoirien est en deuil. Lucien Kassi-Kouadio est décédé. La Fédération Ivoirienne de Football, profondément attristée, a annoncé la nouvelle et présenté ses condoléances à la famille et aux proches du défunt. Une annonce du décès qui a mis en émoi toute sa famille biologique mais également l’ensemble des sportifs et des amoureux du football.
Il était un modèle de dévouement et de passion. Il laisse un vide immense dans le cœur des amoureux du ballon rond en Côte d’Ivoire. En hommage à sa mémoire, un moment de recueillement sera observé lors des prochaines compétitions nationales. Le géant qui s’en est allé était bien plus qu’un footballeur. Il était un symbole, un exemple pour les générations futures. Son parcours, marqué par son talent et son engagement, restera à jamais gravé dans les annales du football ivoirien.
Né le 12 décembre 1963 à Abidjan, Lucien Kassi-Kouadio Jésus, ironie du destin, quitte cette terre des vivants, dans le mois anniversaire de sa naissance. Mais, qui était-il sur le terrain et en dehors? Lucien Kassi-Kouadio Jésus est originaire de Didiévi (Ndlr: commune située au centre de la Côte d’Ivoire dans la région du Bélier de l’ethnie Baoulé) de par son père et de Bongouanou (Ndlr: région du Moronou de l’ethnie Agni donc alliée de l’ethnie Baoulé) de par sa mère. C’est d’ailleurs pourquoi il est parenté à Pascal Affi N’guessan, le président du Front Populaire Ivoirien (Fpi), un parti de l’opposition.
C’est en 1979 que Lucien Kassi-Kouadio Jésus commence sa carrière de footballeur tout jeune au Stade d’Abidjan, à seulement 16 ans, où il est surclassé chez les juniors du club Bleu et Rouge, vainqueur de la Coupe d’Afrique des champions en 1966. En 1979, Lucien Kassi-Kouadio Jésus fait ses débuts et tombe sous le charme de Maître Julien Mondon-Konan, un avocat au barreau de Côte d’Ivoire. Lucien Kassi-Kouadio Jésus surnommé également « Kakalulu » par ses intimes a gravi rapidement les échelons pour taper dans l’œil des dirigeants de l’Asec Mimosas.
L’expédition tourne au vinaigre
Un an seulement après sa découverte au Stade d’Abidjan, « le gaucher bombardier » dépose ses valises chez les Jaune et Noir de l’Asec mimosas où il terrorise les défenses et les gardiens adverses en 1980. Il fait les beaux jours de l’Asec mimosas et se voit sélectionné chez les Eléphanteaux juniors et part disputer la Coupe du monde de la catégorie en 1983 au Mexique. Cette expédition tourne au vinaigre pour Lucien Kassi-Kouadio, puisque pour indiscipline, il est exclu du terrain pour avoir craché sur un arbitre, qui va lui valoir une sanction : deux ans sans jouer au football.
C’est d’ailleurs pourquoi ce talentueux gaucher n’a pas disputé en Côte d’Ivoire la CAN 1984. Il revient plus fort mentalement sur les terrains après avoir épongé de ses deux années de suspension. A son retour, il brille avec l’Asec mimosas et remporte en 1992 à Dakar au Sénégal, avec les Éléphants, la première CAN de la Côte d’Ivoire sous la conduite de Paul Martial Yéo.
Auréolé de son titre de champion d’Afrique, Il entame une carrière professionnelle à l’As Cannes, en France. Une période difficile pour le natif d’Abidjan qui, un peu dilettante, ne parviendra pas à s’imposer dans le très rigoureux football professionnel. De retour en Côte d’Ivoire, il va évoluer à l’Africa sport avant de terminer sa carrière au Stade d’Abidjan.
A la fin de sa carrière, Lucien Kassi-Kouadio Jésus, connu pour ses frasques et ses déclarations sur et en dehors des terrains, va passer ses diplômes d’entraîneur pour occuper le banc du Réveil club de Daloa puis à l’Asec mimosas. Mais, la maladie qui le rongeait, un cancer de la gorge et puis un diabète, l’a obligé à quitter le banc pour se consacrer à son suivi médical. C’est un homme qui laisse trois enfants dont l’un est un officier des douanes. Les détails des obsèques seront communiqués ultérieurement.