La crise n’en finit plus autour de la sélection nationale de football du Cameroun. Après avoir décidé de le suspendre, puis fait marche arrière, le président de la Fédération Samuel Eto’o a rencontré son sélectionneur Marc Brys ce mardi 28 mai pour une réunion de travail. Un rendez-vous qui a débuté par une poignée de mains amicale et une volonté d’apaiser les tensions, avant de tourner à l’altercation.
Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, (Cameroun : ambiance explosive au siège de la fecafoot ce 28 mai, Samuel Eto’o, Marc Brys, Cyrille Tollo … » Sports Team (sports-team.net)) on observe un échange très tendu entre les deux hommes, durant lequel Eto’o recadre sèchement le technicien belge qui venait de lui poser la main sur l’épaule.

Un affront pour Samuel Eto’o, le président de la Fecafoot (en poste depuis le 11 décembre 2021), qui s’en est plaint ouvertement depuis en jugeant la décision de nommer de Marc Brys « illégale ». L’ex-avant-centre de 43 ans a ensuite tenté d’imposer un staff à Marc Brys, mais le ministre des Sports Mouelle Kombi s’y est opposé. De quoi ulcérer Samuel Eto’o, qui a fini par le l’entremise du Comité d’Urgence de la Fécafoot, de nommer un staff intérimaire (Martin Ndtoungou Mpilé, David Pagou et Narcisse Tingue, comme préparateur physique) pour gérer les deux matchs face au Cap Vert le 8 juin et contre l’Angola trois jours plus tard en Angola.
Une conférence de presse est prévue ce jeudi 30 mai au Centre d’Excellence de la CAF à Mbankomo pour la lecture des noms des 26 sélectionnés. Marc Brys est suspendu de ses fonctions d’entraîneur-sélectionneur des Lions indomptables, pour comportement « irrévérencieux » envers le président de la Fécafoot. Le stage de l’équipe du Cameroun débute le 03 Juin prochain au Complexe Mundi (selon le programme Fécafoot).
Cette décision survient dans un contexte où ce lundi 21 mai, contre toute attente, la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du Comité olympique et sportif du Cameroun (CCA CNOSC) a rendu son verdict final, dans l’affaire qu’oppose la Fecafoot, à l’Association des clubs amateurs du Cameroun. Selon nos sources, le collège d’arbitres de la CCA a rendu sa décision finale après arbitrage en faveur de la Fecafoot.
La suspension des effets de la décision de nomination du staff par la Fécafoot a été levée. Ceci, après avoir ordonné le 21 mai dernier la suspension des effets de la Résolution numéro 1 du Comité d’urgence de la Fécafoot portant nomination des membres de l’encadrement de la sélection nationale masculine senior.
Les enjeux sont énormes
Une posture qui ne convient pas au gouvernement camerounais. « La raison pour laquelle nous sommes venus au siège de la Fécafoot est simple (ce mardi 28 mai). Le ministre a demandé que cette délégation soit conduite par l’Inspecteur général des services qui devait accompagner l’ensemble du staff dont monsieur Marc Brys et tous ses assistants et collaborateurs qui ont été nommés par le chef de l’Etat. Nous avons un message ferme à faire passer, et je le fait ici devant la Fécafoot : il n’y a qu’un seul staff à la tête des Lions Indomptables. C’est le staff de monsieur Marc Brys et de tous ses collaborateurs nommés par le chef de l’Etat. Il n’y a pas un autre. Il n’y en aura pas un autre. Il faut que le message soit clair»,
a déclaré devant la presse ce mardi 29 mai Cyrille Tollo, le Conseiller du ministre des Sports.
Du grain à moudre pour la Fecafoot qui, au regard des textes de la Fifa, considère ces propos comme de l’ingérence de l’Etat dans les affaires de la Fédération.
Cette situation est d’autant plus regrettable pour les amoureux de la sélection que le Cameroun s’apprête à disputer deux matchs capitaux dans l’optique d’une qualification pour la Coupe du monde 2026. Le quintuple champion d’Afrique, qui partage la tête du groupe D avec la Libye et le Cap -Vert, va justement retrouver la formation insulaire, huitième de finaliste de la dernière CAN, le 8 juin, avant un déplacement périlleux en Angola, quart de finaliste du dernier tournoi continental.
Autant dire que le moment choisi par les autorités en charge du football camerounais (Ministère et Fécafoot) pour se livrer une guerre intestine est très inopportun. Les enjeux sont énormes : le Cameroun joue gros. Il court le risque de se voir éliminé d’une première Coupe du monde, où pour la première fois, l’Afrique aura au moins neuf places.