Les images de la folle matinée des autorités en charge du football camerounais (Ministère et Fécafoot) sont devenues virale sur les réseaux sociaux. « Quelle folie, quel cinéma…et surtout quelle image du Cameroun », s’indigne Emmanuel Barranguet de l’Agence France Presse.
La bataille au Cameroun entre le ministère en charge des Sports et la Fécafoot pour le contrôle et la gestion de l’équipe nationale fanion s’est envenimée. Au départ de cette nouvelle embrouille, la Fécafoot a convoqué le sélectionneur imposé par le gouvernement pour une séance de travail, mais le ministère de tutelle a cru bon de constituer toute d’une délégation, ce qui n’a pas été du goût de l’instance faitière du football camerounais.
Marc Brys est arrivé au siège de la Fécafoot accompagné de tout son staff nommé par les pouvoirs publics, ainsi que le Conseiller technique (Cyrille Tollo) et l’Inspecteur général des services du ministère des sports et de l’éducation physique (Michel Dissaké Mbarga). Dans un premier temps, Marc Brys est seul admis, les autres sont bloqués hors de l’enceinte de l’immeuble siège de l’instance par Etienne Tamo, le chef de protocole de Samuel Eto’o. « Sur très hautes instructions du président de la Fécafoot, tous ceux qui n’ont pas été invités n’auront pas accès au siège de la fécafoot ». Marc Brys ayant menacé de rentrer si ses accompagnateurs n’entrent pas.
Une fois dans l’enceinte de la Fédération, le patron des lieux a demandé que seuls Marc Brys et son adjoint Mununga participent à la réunion, chose à laquelle le sélectionneur et Cyrille Tollo se sont opposés et finalement la séance de travail préparatoire aux matchs face au Cap Vert et l’Angola ne s’est pas tenue, dans une ambiance très confuse pour le dire le moins.
Avant que la situation ne dégénère entre Marc Brys et Samuel Eto’o, le président de la Fécafoot s’en est d’abord pris à Cyrille Tollo, qui lui a interdit d’échanger seul à seul avec le technicien belge, ce qui a mis le président de la Fécafoot hors de lui.
La guerre qui secoue le football
Ici vous n’avez pas la parole (…) Quand je viens au ministère, je vous respecte. Ici je suis le seul patron. C’est la dernière fois ! Appelez-moi la sécurité et vous le mettez dehors ! C’est la dernière fois, vous avez compris !“, a grondé Eto’o en faisant mettre Cyrille Tollo à la porte.
Quelques secondes plus tard seulement, Eto’o s’est adressé à Marc Brys pour lui demander de rester, contre l’avis du ministère, et donc de choisir son camp dans la guerre qui secoue le football camerounais. “Ne me touchez pas !“, lance d’emblée la légende camerounaise au Belge, qui avait simplement posé sa main sur son épaule de façon courtoise.
Pourquoi vous me parlez comme ça ?” S’est alors étonné Marc Brys. “Je suis le président. Si vous voulez travailler avec nous, vous restez… Vous êtes entraîneur parce que je vous ai nommé. Vous n’êtes pas entraîneur parce que quelqu’un d’autre vous a nommé. Vous avez fait beaucoup de manquements. Si vous ne restez pas, je suis obligé d’interroger mon Comité exécutif comme la loi me le demande. Donc je vous prie une fois de plus, de rester ici s’il vous plaît“, lui rétorque Eto’o,
L’entraîneur de 62 ans s’émeut alors : “Cela fait deux mois que je suis ici. Vous étiez où“. “Je suis le président” lui rappelle Eto’o. “J’ai beaucoup de respect pour le joueur, mais c’est moi qui décide à la fin…” lance Marc Brys qui ne peut pas finir sa phrase sans que Samuel Eto’o lui réponde. “Vous, vous ne décidez pas ! Parce que ce que vous vous faites monsieur le sélectionneur, c’est moi qui l’assume. C’est moi le président de la Fédération. Dans votre pays, je ne le fais pas. Et vous ne me parlez pas comme ça monsieur le sélectionneur. N’oubliez-pas, en tant que footballeur, vous, vous ne pouvez jamais me parler. Donc maintenant je suis le président. Vous ne me parlez pas comme ça ! Vous vous asseyez et on travaille. Arrêtez un peu ce bordel ! Il est temps d’arrêter ce bordel !”
Brys tacle Eto’o… et s’en va !
Le président de la Fécafoot, dans une colère noire, n’hésite pas à hurler aux oreilles de Marc Brys. “Mais c’est pas possible… Mais vous pensez que vous êtes dans quel pays monsieur ? Vous pensez que je peux faire ça en Belgique ? Mais comment pouvez-vous faire ça au Cameroun ?”, lâche-t-il. “J’ai été entraîneur” lui rappelle-t-il aussi. Ce à quoi Marc Brys répond ironiquement “Pour 3 semaines ‘(à Antalyaspor, entre décembre 2015 et janvier 2016, NDLR) »…“.
Une courte phrase qui a le don d’énerver davantage Samuel Eto’o : “Oui ! Et j’ai été un très grand joueur ! Très grand joueur !“. Marc Brys le félicite ironiquement en lui donnant une poignée de mains, avant que le meilleur buteur de l’histoire des Lions indomptables (56 buts en 107 matchs) ne lâche en guise d’apothéose de cette échange pour le moins tendu “Et si vous traversez, vous ne reviendrez plus !“. Marc Brys ayant quitté la pièce, Eto’o lance à son directeur “Convoquez mon comité exécutif“.
Merci pour cette information parceque ça va un peu dans tous sens dehors. J’estime pour ma part que l’angle de traitement a été bien choisi et nous permet de comprendre ce qui s’est passé à la cacafoot que dis-je à la fecafoot