Ce tournoi, au-delà de la compétition, incarne une ambition : faire de l’Afrique un acteur crédible du circuit ATP, et plus spécifiquement de l’Afrique de l’Ouest, longtemps absente de la carte du tennis mondial.
Après une première édition saluée pour son organisation et son impact local, la deuxième édition du Challenger d’Abidjan s’affirme comme un rendez-vous prometteur pour les talents africains. Ce tournoi représente bien plus qu’un simple tremplin pour grappiller des points ATP : il est devenu le miroir d’un continent en quête de reconnaissance tennistique.
Coulibaly, le porte-flambeau ivoirien
Le héros local, Eliakim Coulibaly, n’a pas déçu. Soutenu par un public acquis à sa cause, il a livré une prestation solide contre le Français Florent Bax. Une victoire nette (6-2, 6-4) en 1h35, reflet d’un joueur en pleine maturité. Classé 360e mondial et tête de série n°7, Coulibaly a désormais rendez-vous avec le Russe Kirill Kivattsev pour une place en quarts de finale. Plus qu’un match, un symbole : celui d’un Ivoirien prêt à défier les standards européens, sur sa propre terre.
Tunisie, des promesses et une confirmation
Aziz Dougaz, déjà habitué aux joutes du circuit secondaire, a confirmé son statut d’outsider. Sa victoire sur Constantin Bittoun (6-4, 7-5) n’a pas seulement validé son billet pour les huitièmes. Elle a démontré qu’il peut porter la Tunisie, et plus largement le Maghreb, dans les derniers tours d’un tournoi de plus en plus compétitif. Moez Echargui, compatriote et challenger sérieux, s’est aussi imposé. Mais pour Aziz Ouakaa, la marche fut trop haute face à Maximus Jones, récent vainqueur du tournoi ATP 50 Abidjan 1. Une défaite frustrante, mais révélatrice du niveau d’exigence croissant du tournoi.
Sénégal : la défaite dans l’honneur
Le Sénégal, bien que représenté avec courage, a vu ses espoirs s’arrêter dès le premier tour. Seydina André, auteur d’un marathon de près de trois heures, a été battu sur le fil par Clément Chidekh. Une rencontre haletante (5-7, 6-4, 6-7) qui aura montré la ténacité du jeune sénégalais. Nicolas Jadoun, quant à lui, n’a pas trouvé la solution face au Turc Ergi Kirkin. Si les résultats ne sont pas encore au rendez-vous, l’intention y est. Et c’est peut-être ce qui compte le plus dans ce type de tournoi encore en construction.
Henning, l’ambition sud-africaine
Philip Henning n’est pas venu faire de la figuration. Le Sud-Africain, 360e mondial, a dû batailler pour venir à bout du Français Guillaume Dalmaso (6-7, 7-6, 6-2). Un match à l’image de son style : résilient, endurant, accrocheur. Il affrontera le Britannique Giles Hussey jeudi, avec l’envie non dissimulée de faire flotter haut les couleurs sud-africaines dans les derniers tours.
Au-delà des résultats, c’est toute une dynamique continentale qui se joue à Abidjan. Ce tournoi ATP Challenger 50 n’est pas qu’un événement ponctuel : il fait partie d’une stratégie plus large pour intégrer davantage l’Afrique dans les circuits professionnels. Il offre aux jeunes talents africains un espace pour briller sans avoir à traverser les océans, tout en permettant au public local de renouer avec le sport de haut niveau.
Et si le tennis africain se construisait enfin sur ses terres ? Le Challenger d’Abidjan 2 n’apporte pas encore toutes les réponses, mais il pose clairement les bonnes questions. À l’approche des quarts de finale, une chose est sûre : les regards sont tournés vers cette Afrique qui frappe à la porte du tennis mondial.
Affiches à venir …
– Mercredi 23 avril : Eliakim Coulibaly (CIV) vs Kirill Kivattsev (RUS)
– Jeudi 24 avril: Aziz Dougaz (TUN) vs Moez Echargui (TUN)
– Jeudi 24 avril: Philip Henning (RSA) vs Giles Hussey (GBR)
Un tournoi, trois jours pour rêver plus grand.