Le Complexe sportif Padelta à Abidjan est bondé ce 25 juillet 2025. Et pour cause, l’ouverture de la première édition de la commémoration de la Journée internationale du journaliste sportif (le 2 juillet). L’événement organisé par l‘Ufresa-CI a réuni Hommes de médias et acteurs du paysage sportif ivoirien. La rencontre inédite, met en perspective la place de la femme dans les milieux des médias et des sports en Côte d’Ivoire et en Afrique. Une problématique forte, en phase avec le thème de ce premier rendez-vous : « Une presse sportive inclusive, crédible et engagée ».
Pour un leadership féminin
Du Bénin à la Côte d’Ivoire en passant par la Guinée, les participants venus nombreux sont séduits par la qualité des échanges. Les idées se mêlent aux émotions pour célébrer le potentiel et les compétences de la femme dans un milieu trop souvent masculin. « Quand on parle de sport, la réalité est troublante : les femmes y sont moins visibles, moins écoutées, moins bien rémunérées, moins représentées dans les postes de pouvoir. Et ce, alors même qu’elles pratiquent, excellent, commentent et dirigent avec autant de talents, d’ambitions et de compétences, que leurs homologues masculins », observe avec regret Élisabeth Goli, présidente de l’Ufresa-CI lors de la conférence inaugurale.
Pour Cyrille Bado, représentant de la ministre Euphrasie Kouassi Yao, la solution se trouve dans la résilience des femmes. « Les travaux ont fait ressortir le fait qu’il n’y ait pas assez de tribune de valorisation des femmes, que ce soit dans les rédactions ou dans la couverture des activités sportives féminines. Je les invite à multiplier les initiatives d’échange, de formation comme celle-ci. Elles doivent aussi mener des campagnes de promotion et de valorisation de leurs compétences. La Chair Unesco et le Compendium des compétences féminines de Côte d’Ivoire se mettent à leur disposition pour les accompagner dans ce sens », propose-t-il.
Retour sur les fondamentaux
Lors de cette rencontre, la question de l’habillement de la journaliste de sport sur le terrain divise une salle composée d’hommes et de femmes. « Depuis que j’ai commencé le journalisme, je suis toujours sexy. Cela ne m’empêche pas d’être compétente », lance une participante. Cette réaction ne laisse pas indifférent la gent masculine qui réplique par des cris. Des décibels s’échappent alors de la salle. Des lèvres bougent mais impossible de distinguer le moindre mot.
Le rendez-vous de ce 25 juillet se veut un lieu d’apprentissage. À travers une formation, autre articulation de la journée, journalistes aguerris et journalistes en devenir replongent dans les fondamentaux de la profession. Entre storytelling sportif et narration d’impact, traitement de l’information et fact-checking, etc. les points abordés sont nombreux.
Les interventions des experts captivent l’auditoire. Les uns cliquent sur la touche « enregistrer » de leurs téléphones et les autres s’empressent de cocher dans leurs blocs notes les enseignements dispensés par les formateurs. Pas question de manquer un seul mot sorti de la bouche de ceux-ci. Un moment de partage, ponctué par des interactions. Le public, les yeux rivés sur les exposants, n’hésitent pas à poser des questions pour des éclaircissements ou à apporter leurs contributions. La première édition de cet événement pose donc la première pierre d’un leadership féminin déjà engagé dans les milieux des médias et du sport en Côte d’Ivoire et en Afrique.


