Karl Louis Brillant Toko Ekambi a décidé de prendre sa retraite internationale, à 31 ans. C’est une nouvelle page qui se tourne dans l’histoire des Lions indomptables. Le nouveau joueur d’Al-Ettifaq a officialisé sa décision ce jeudi.
Déçu de ne pas aller plus loin mais fier de mon équipe pour avoir tout donné ensemble. Un quatrième chapitre en Coupe d’Afrique des nations se referme, la fin d’une histoire. À jamais un Lion indomptable.
A fait savoir l’ancien Lyonnais sur le réseau social Instagram. La nouvelle recrue d’Al-Ettifaq FC, club du championnat d’élite en Arabie Saoudite, tire sa révérence après neuf ans en équipe nationale du Cameroun. Né en France et formé au Paris FC, Toko Ekambi avait choisi de jouer en sélection nationale du pays de son papa. Il arrive dans la tanière des Lions indomptables en 2015, alors joueur de Sochaux, sous l’ère Volker Finke, le technicien allemand alors entraîneur sélectionneur. Il porte le maillot des Lions pour la première fois lors d’un match amical contre les Etalons du Burkina Faso, le 6 juin 2015 à Paris.
Deux ans plus tard, sous la férule de Hugo Broos, technicien belge, Toko Ekambi fait partie des joueurs sacrés champions d’Afrique à l’issue de la CAN au Gabon. Son doublé contre l’Éthiopie qui contribuent à la qualification des Lions indomptables en 8e de finale de la CAN Cameroun 2021, son but contre la Côte d’Ivoire à Japoma et son but décisif à Blida qui qualifie le Cameroun au Mondial Qatar 2022 au détriment de l’Algérie, sont entre autres, ses plus grands exploits qui ont marqué le passage de Toko Ekambi en sélection camerounaise.
Karl Toko-Ekambi, c’est l’histoire d’un footballeur qui n’a pas connu un itinéraire classique. Il n’a notamment pas fait de centre de formation. Enfant, il grandit dans le 13e arrondissement de Paris. Sa mère travaille dans les assurances et son père, petit frère de l’artiste musicien Ekambi Brillant, de regretté mémoire, est hôtelier à Douala. Il commence le football au Paris Fc et y joue jusqu’en 16 ans nationaux où, à la suite d’une relégation et un genou mal soigné et douloureux, il décide d’arrêter de jouer. Scolarisé dans un internat de l’Eure, il ne joue plus qu’en salle avec ses amis dans un gymnase du XIIIe.
Lauréat du Prix Marc-Vivient foé en 2018, qui consacre le meilleur joueur africain de Ligue 1, déclare début 2020 :
Je n’ai pas joué en club pendant un an et demi puis j’ai repris avec mes potes en U19 PH aux Gobelins (en 2008). Je me suis dit que je gâchais peut-être quelque chose et le Paris FC m’a repris après un essai .
Avec les U19 du club de la capitale, il se révèle lors de la Coupe Gambardella 2020-2011– avec l’élimination du PSG notamment. En janvier 2011, il signe un contrat fédéral longue durée (quatre ans et demi)2, à l’âge de 18 ans3 alors qu’il est déjà convoité par Brest, Sochaux, ou le Havre. Lors de cette saison 2010-2011, il est l’auteur de 21 buts : douze en championnat U19, trois en Gambardella, six avec l’équipe réserve senior en CFA 2.
Longtemps et jusqu’en 2015 alors qu’il joue encore au Paris FC en National, il fait partie d’un groupe de rap MZ sous le pseudo «MC Loka», avec ses amis d’enfance. Comme quoi, chez les Ekambi, on vibre au son de la musique. Mais son talent de football aidant, il a choisi le football pour son gagne-pain. En 9 ans passés en équipe nationale du Cameroun, il a été sélectionné 62 fois pour 14 buts. Son but inscrit face à la Gambie, lors du troisième match de poule du Cameroun, à la Can 2023, aura donc été le dernier, sous la tunique vert-rouge-jaune, à l’étoile dorée. Bon vent…