Le stade Ahmadou Ahidjo avait retrouvé ses plus belles couleurs, le 13 octobre 2025. Les chants, les drapeaux, la ferveur. Tout le Cameroun espérait vivre une soirée de qualification, une de ces soirées où l’histoire s’écrit. Mais au coup de sifflet final, le silence a remplacé l’euphorie. Un nul vierge (0-0) face à l’Angola qui a laissé un goût amer dans tout le pays. Avec 19 points au compteur, les Lions devront désormais passer par les barrages continentaux pour espérer décrocher leur billet pour la compétition. Un scénario difficile à accepter pour un pays habitué à figurer parmi les représentants africains lors des grandes compétitions internationales.
Une domination stérile et des regrets
Sur le terrain, la domination camerounaise n’a pas suffi à faire la différence. Les Lions Indomptables ont manqué d’efficacité dans le dernier geste, face à une équipe angolaise bien organisée et disciplinée. Malgré plusieurs tentatives et des changements tardifs, le Cameroun n’a jamais trouvé la faille. Les choix du sélectionneur Marc Brys ont été au centre des discussions. Les supporters ont pointé du doigt la lenteur des remplacements et le manque de créativité offensive. Dans un contexte de forte attente, ce nul est perçu comme une contre-performance majeure.
Onana, seul rayon de lumière
Seul André Onana s’est distingué. Le gardien de Trabzonspor a multiplié les arrêts décisifs, évitant une défaite à domicile. Sa prestation solide a confirmé son rôle de leader dans un groupe encore en reconstruction. Présent en tribune, l’ancien capitaine des Lions Indomptables, Stéphane Mbia a réagi après la rencontre. S’il reconnaît la déception du public, il a invité à plus de mesure :
Les Camerounais sont tous déçus. On souhaitait voir les jeunes marquer, mais il faut accepter. Le seul patron, c’est le coach
, a-t-il déclaré.
Pour l’ancien défenseur, cette équipe reste en apprentissage. Il a insisté sur la nécessité de donner du temps aux jeunes joueurs pour acquérir de l’expérience en club avant d’affronter ce type d’échéance.
Ils doivent être titulaires dans leurs clubs et emmagasiner des matchs pour être prêts à ce niveau ,
a-t-il ajouté.
Ses propos traduisent un appel au réalisme et à la solidarité autour du groupe, dans un contexte où la pression populaire s’intensifie.
Marc Brys assume et contre-attaque
Quelques minutes après la rencontre, Marc Brys, sélectionneur des Lions Indomptables a pris la parole en conférence de presse. Visiblement agacé par les critiques, le sélectionneur belge a rappelé les succès récents de l’équipe :
On s’est très rapidement qualifié pour la CAN. Les gens oublient ça
, a-t-il souligné.
Tout en reconnaissant les lacunes offensives, il a pointé du doigt les difficultés rencontrées dans l’organisation :
Si le coordonnateur fait son job, je ne le dérange pas. Mais s’il fait quelque chose contre nous, bien sûr que je dois réagir
,a-t-il ajouté
Répondant aux spéculations sur son avenir, il a affirmé avec assurance :
C’est moi qui vais décider si je reste ici ou pas. Pas vous.
Cette sortie traduit un malaise au sein de la sélection, entre frustrations sportives et tensions institutionnelles. Au lendemain du match, la réaction des Camerounais est vive. Sur les réseaux sociaux, les critiques se multiplient. Plusieurs observateurs estiment que le Cameroun ne devrait pas dépendre d’un barrage pour se qualifier à la Coupe du monde. Ce nul face à l’Angola symbolise pour beaucoup une perte d’identité sportive et un déclin du leadership continental du pays.
Cette contre-performance a également ravivé les interrogations sur la gestion du football camerounais. Entre instabilité technique, manque de continuité et communication défaillante, les supporters réclament des réformes profondes. Avec 19 points, le Cameroun devra désormais passer par les barrages pour espérer décrocher son ticket pour la Coupe du monde 2026. Une étape décisive que Stéphane Mbia connaît bien :
« Ce genre de matchs ne laisse aucune place au doute. Il faut des joueurs prêts, solides mentalement et physiquement ».
La préparation sera déterminante. Entre la pression populaire, la remise en question tactique et la nécessité de retrouver la cohésion, les Lions Indomptables jouent plus qu’une qualification. C’est leur crédibilité qui est en jeu. Le nul face à l’Angola a sonné comme un avertissement. Si le Cameroun veut retrouver son rang sur la scène mondiale, il lui faudra renouer avec ses fondamentaux ; rigueur, discipline et solidarité. Les barrages s’annoncent comme une dernière chance pour rugir à nouveau.


