Le processus électoral de la FECAFOOT s’anime. Après la candidature du président sortant Samuel Eto’o et celle de Simon Ngoon Mbeleck, président de l’Association camerounaise des arbitres de football du Littoral, c’est au tour de Gilles Christian Ngnize d’entrer dans l’arène. Âgé de 46 ans, ce natif de Douala a présenté sa vision lors d’une conférence de presse à Douala, où il a insisté sur l’urgence de sortir le football camerounais de « la léthargie » et de lui redonner sa grandeur. Gilles Christian Ngnize n’est pas étranger au monde du football national.
Ancien directeur marketing et partenariats de Lion Blessé de Fotouni, il a également travaillé aux côtés du général Pierre Semengue à la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC). Il dirige par ailleurs un cabinet de lobbying spécialisé dans la gestion des partenariats sportifs, ce qui lui confère une expérience dans la structuration des financements et la communication institutionnelle. Cette expertise, estime-t-il, constitue un atout majeur pour professionnaliser la FECAFOOT et diversifier ses sources de financement.
Dans un contexte marqué par des tensions internes et des critiques sur la gestion administrative, Gilles Christian Ngnize se présente comme le candidat d’une gouvernance « technique et responsable ». Au centre de son programme, la transparence. Gilles Christian Ngnize promet de
débarrasser la FECAFOOT des vices de la perversité, des arrangements puérils et des frustrations.
Il prévoit une restructuration durable des clubs, une meilleure valorisation des centres de formation et une organisation fondée sur l’équité. Sur le plan financier, il veut instaurer une gestion rigoureuse. Pour lui, les partenariats doivent être négociés dans un cadre clair, avec les joueurs considérés comme des « parties prenantes des enjeux ». L’objectif est de restaurer la confiance des sponsors et d’assurer une gestion durable des ressources de la fédération.
Restaurer l’éthique sportive et la cohésion
Dans ses interventions, Gilles Christian Ngnize a souvent évoqué la mémoire d’un football fédérateur, capable de rassembler toutes les composantes de la société camerounaise.
« Jadis, nos matches de championnat étaient des lieux de culte, de débats passionnés, où le spectateur repartait heureux et les clubs prospéraient. Que les temps ont changé ! », a-t-il lancé, regrettant une situation où « la défaite d’un compatriote est devenue source de réjouissance ».
Son projet entend replacer l’éthique sportive au centre des compétitions et redonner au drapeau vert-rouge-jaune sa capacité à fédérer. La candidature de Gilles Christian Ngnize est également portée par un appel au dialogue.
Je vois au loin divers acteurs autour d’une table, dans un dialogue franc, un pardon mutuel et une force dans l’entente,
a-t-il déclaré.
Pour lui, la réconciliation est la condition indispensable à la renaissance du football camerounais, dans un contexte où les divisions et les rivalités ont fragilisé l’institution. Cette élection s’annonce comme l’une des plus disputées de l’histoire récente de la FECAFOOT. Samuel Eto’o, président sortant, conserve l’atout de sa notoriété internationale, mais son bilan est critiqué, notamment pour les résultats des équipes nationales et la gestion des structures fédérales. Face à lui, Gilles Christian Ngnize mise sur une approche plus gestionnaire et moins médiatique. Sa stratégie repose sur la technicité, la rigueur et la recherche d’un consensus. Mais convaincre le collège électoral, composé des ligues régionales, des clubs et des acteurs affiliés, reste un défi de taille.
L’issue du scrutin du 29 novembre ne déterminera pas seulement le prochain président de la FECAFOOT. Elle fixera aussi la trajectoire du football camerounais pour les prochaines années, entre la continuité incarnée par Samuel Eto’o et le renouveau proposé par Gilles Christian Ngnize. Les attentes sont immenses : clubs en quête de financement, joueurs espérant plus de visibilité, sponsors à la recherche de garanties et supporters désireux de voir renaître la fierté nationale. Dans ce contexte, chaque candidature cristallise des enjeux bien au-delà de la simple compétition électorale.
En mettant en avant sa maîtrise du marketing sportif et sa capacité à rétablir la confiance avec les partenaires, Gilles Christian Ngnize veut apparaître comme une alternative crédible. Sa candidature, qui place la rigueur financière, la transparence et la réconciliation au centre du projet, ouvre une nouvelle perspective pour le football camerounais. Reste désormais à savoir si son discours trouvera un écho suffisant pour rallier les électeurs et transformer cette ambition en victoire électorale.