Le chemin a été long et la bataille remportée. Le BMX freestyle a intégré les JO et les premières médailles olympiques ont été glanées. Après une première participation aux Jeux de Tokyo en 2021, le sport a honoré le rendez-vous de Paris. Hervé André-Benoit est à l’origine du succès de cette discipline dans laquelle Anthony Jeanjean a brillé mercredi dernier. Il a en effet remporté la médaille de bronze. Depuis près de trente ans, le Français Hervé André-Benoit milite pour l’élévation du BMX et des sports urbains au plus haut niveau, selon le journal Le Point.
L’aventure débute dans les années 1990, alors qu’il fréquente la Business School de Montpellier et rêve d’un grand rassemblement réunissant les plus grands riders de la planète, les pratiquants du BMX. Un rêve qui prend forme en 1997. Cette année-là, Hervé André-Benoit, soutenu par son école et son entourage, fonde le Festival international des sports extrêmes (Fise). La première édition à Palavas-les-Flots est un succès puisque près de 25 000 personnes ont répondu à l’appel, indiquent les médias français.
L’idée derrière l’universalisation est née du désir d’André-Benoit d’unifier les disciplines, comme le skateboard et le BMX qui se faisaient concurrence. Un pari gagné puisque le sport extrême a été adoubé par le Comité international olympique. Même si le BMX est depuis plusieurs éditions un pensionnaire habituel des Jeux Olympiques, le BMX Freestyle est encore un novice. La discipline a été intronisée pour la première fois sur le devant de la scène lors des JO de Tokyo en 2021.
Règles et principe du jeu
Comme tous les sports, le BMX Freestyle dispose de règles et de codes. Les « riders » s’élancent chacun à leur tour dans un park aménagé. Ils disposent chacun de deux passages de 60 secondes pour réaliser les plus belles figures possibles en les enchaînant. Les athlètes sont donc jugés sur la difficulté des figures réalisées, l’amplitude de leur saut, le style ou encore la créativité de leur enchaînement. Ils reçoivent ensuite un certain nombre de points de la part du jury. La difficulté, oser des figures qui peuvent rapporter un bon nombre de points, sans prendre trop de risque et dans les limites du temps réglementaire.
Une discipline sortie de la rue
Le point de départ du BMX se trouve en Californie aux Etats Unis. Son précurseur, Bob Haro, fondateur de « Haro Bikes », dans les années 80. Il a créé les premières figures du sport sur des infrastructures prévues à la base pour le skateboard. Une initiative qui a inspiré plus d’un. Des démonstrations ont été observées à travers le pays. La population a très vite adopté le nouveau produit.
Le BMX se pratique sur des terrains de « race » à cette époque. Les pratiquants font la course sur un champ de bosses, avec une ligne de départ et une ligne d’arrivée. Cependant, cette formule assez simpliste pour d’aucuns, n’est pas adoptée par tous. Ceux que l’on pourrait qualifier de « têtes brûlées » ont dès lors commencé à exécuter des figures sur les bosses pendant les courses. Des écarts de règles qui entraînent régulièrement des disqualifications.
Seul paradoxe, ces démonstrations autrefois interdites sont ce que l’on appelle aujourd’hui « le Dirt », une discipline du Freestyle qui consiste à faire des figures sur des grosses bosses en terre. En parallèle, les premières institutions comme l’Association de freestyle américain (AFA) et les premiers événements internationaux voient le jour (bicross international Paris), selon le Comité de cyclisme de Bretagne.
Il faut noter que le cinéma a joué un rôle important dans la promotion du BMX Freestyle. Son apparition dans les films comme « On any Sunday » dans les années 70, a davantage contribué à faire connaître la discipline.
Le vocabulaire du BMX Freestyle (Le Figaro)
- Rider : un athlète qui pratique le BMX ;
- Trick : une figure réalisée ;
- Links : un enchaînement de figures ;
- Grind : une figure qui consiste à faire glisser son BMX sur une rambarde, tout en gardant l’équilibre ;
- Bunny Hop : figure qui consiste à faire décoller les deux roues du sol ;
- Bar Spin : une figure où le rider vient faire tourner son guidon à 360° tout en étant en l’air ;
- 360, 540, 720… : le degré de rotation lors d’un saut ;
- Transfert : le fait de passer d’une rampe ou d’un module à un autre sans repasser par terre ;
- Tail Whip : faire tourner le cadre du BMX autour du guidon en l’air ;
- Back Flip : saut périlleux en tournant vers l’arrière avec le BMX ;
- Front Flip : saut périlleux en tournant vers l’avant avec le BMX ;
- Manual : rouler en équilibre uniquement sur la roue arrière ;
- Superman : une des figures les plus impressionnantes, en l’air, le rider tend ses jambes vers l’arrière et ne tient plus que le guidon à la manière du super-héros qui vole.