Le football guinéen est plongé dans une crise profonde. Le président de la Fédération guinéenne de football, Bouba Sampil, a été révoqué de ses fonctions de président par ses pairs du comité exécutif en raison de la violation des textes réglementaires de l’instance. Lors de la réunion qui s’est tenue ce mardi 8 avril et qui a duré plus de 5 heures, au siège de la Féguifoot, en présence du président révoqué, les sept membres du comité exécutif, qui ont voté souverainement, se sont notamment basés sur les dispositions des articles 40, alinéas 1 et 5, ainsi que de l’article 36, alinéa 8 des statuts de la fédération pour prendre cette décision.
À l’origine de cette révocation, une motion de destitution initiée par Mamadou Barry, vice-président de la FGF chargé notamment du football féminin. Dans un courrier officiel adressé au comité exécutif, il s’est appuyé sur l’article 40, alinéa 1, des statuts de la fédération pour demander le départ du président.
Selon la presse guinéenne, la motion évoque une série de griefs graves, parmi lesquels :
– Le refus de justifier l’utilisation de 500 millions de francs guinéens reçus à la CAN 2024 au titre de dons.
– Le refus de fournir les documents liés à l’achat d’une radio télé destinée à la FGF.
– L’opacité autour des contrats du Directeur technique national et du Secrétaire général.
– Une gestion non transparente des 1,2 million de dollars issus du programme FIFA Forward.
– L’attribution unilatérale du marché de rénovation du siège de la FGF, en violation des règles de passation de marché.
– Des accusations de trafic de visas, d’ingérence dans les désignations d’arbitres et de manipulation de matchs.
Enfin, une gestion administrative jugée solitaire et sans concertation avec les instances compétentes. À ces dysfonctionnements s’ajoutent plusieurs affaires en cours, dont une plainte pour détournement de fonds et abus de pouvoir. Bouba Sampil est également éclaboussé par un scandale autour des équipements du Syli National qui auraient été détournés au profit de son club, l’AS Kaloum.
Bouba Sampil contre-attaque
Le principal concerné conteste vigoureusement sa révocation. Dans une première réaction, Bouba Sampil dénonce une procédure illégale et promet de saisir la FIFA ainsi que le Tribunal arbitral du sport (TAS). « Toute décision issue de cette réunion est illégale. Je refuse de m’y plier. On ira jusqu’au TAS. Tout le monde me connaît, je suis un dur à cuire », a-t-il déclaré en sortant de la réunion, pointant également une présumée ingérence du ministère des Sports. Autant dire que ce feuilleton est loin d’être terminé.