Paul-Georges Ntep avait disparu des radars, parti tenter sa chance loin de France. C’est au Vietnam qu’il aura passé sa dernière saison de footballeur professionnel dans le club du Hô Chi Minh City FC. Une dernière aventure sans lendemain et achevée en mars dernier après avoir joué 10 matchs, marqué un but et donné une passe décisive. Un très faible rendement pour celui qui a avait refusé les Lions avant de se raviser plus tard quand sa carrière déclinait.
Ma carrière, c’est fini. Je suis passé à autre chose dans ma tête et j’ai d’autres projets. J’ai des projets entrepreneuriaux, des projets de développement personnel, pour ouvrir des sociétés,
a-t-il simplement déclaré avant de revenir sur son parcours de footballeur.
Celui-ci avait démarré à Auxerre avec une première apparition en octobre 2010 contre l’Ajax Amsterdam en Ligue des champions à 18 ans. Après 64 matchs avec l’AJA et 21 buts en quatre ans, il décide de rejoindre Rennes où il vivra ses plus belles années.
Dans l’entretien avec France Bleu, le néo-retraité est revenu sur sa carrière, notamment ses trois années au Stade Rennais, entre janvier 2014 et janvier 2017 (18 buts et 15 passes décisives en 83 matches officiels) :
Ça a été trois années très intenses dans ma vie. J’ai appris beaucoup, j’ai connu beaucoup de gens et j’ai vraiment eu un coup de cœur pour la ville. Je dirais que ça a peut-être été mes trois meilleures années, les plus belles années de ma vie. »
L’autre grande étape de la carrière de Ntep est l’AJ Auxerre, fréquentée de 2010 à 2014 avec 22 buts et 6 passes décisives en 63 rencontres. Il y était arrivé après avoir bourlingué en région parisienne (Ris-Orangis, Draveil, Viry-Châtillon, Linas Montlhéry, Brétigny). Après Auxerre et Rennes, Ntep avait évolué entre janvier 2017 et juillet 2022 à Wolfsburg, Saint-Étienne, Kayserispor, Guingamp et Boavista. Freiné par les blessures, il a bouclé sa carrière par sept mois au Vietnam.
De son passage à Rennes, le natif de Douala ne veut garder que de bons souvenirs et un regret, celui de ne pas être resté plus longtemps pour accompagner le renouveau breton. « En voyant le développement du club après, à un moment donné, il y a un peu de nostalgie parce que j’aurais aimé vivre certaines émotions, la Coupe de France, la Coupe d’Europe, etc. Mais je ne regrette pas. J’y ai été à une période difficile, mais j’ai vraiment pris du plaisir », a-t-il expliqué.
Deux sélections dans le cœur
A en croire L’Equipe, ce plaisir et ses qualités footballistiques lui ont ainsi ouvert les portes de l’équipe de France en juin 2015, alors qu’il avait été longtemps courtisé par le Cameroun pour disputer le Mondial brésilien 2014. Face à la Belgique en amical, l’attaquant de 22 ans honore même sa première sélection avec une passe décisive pour Nabil Fekir. Une semaine plus tard, il joue également contre l’Albanie. Ce seront ses deux seules apparitions sous le maillot tricolore, lui qui finira par changer de nationalité sportive en défendant les couleurs des Lions indomptables en octobre 2018.
La suite, c’est en Allemagne qu’il avait souhaité l’écrire mais son transfert à Wolfsburg fut un échec. Peu utilisé et incapable de retrouver son impact après une série de blessures qui ont pourri sa dernière saison rennaise, il est prêté deux fois en trois saisons et fini par rentrer en Bretagne à Guingamp. Une saison sans relief avant de partir pour le Portugal et Boavista, puis d’aller au Vietnam. Une trajectoire faite de détours loin des promesses du début.
Le Franco-camerounais a été salué par la Fédération française de football, par le biais du compte X officiel des Bleus. « Paul-Georges Ntep raccroche les crampons ! On te souhaite le meilleur pour la suite », a-t-on pu lire sur le réseau social. Il faut rappeler que Ntep a été international tricolore dans des catégories U18 à l’équipe de France A (2 sélections). Le natif de Douala a également défendu les couleurs du Cameroun (4 capes, 1 but), puisque les rencontres jouées avec les Bleus étaient non-officielles. Pour l’instant, la Fédération camerounaise de football n’a pas encore réagi à l’annonce de son départ à la retraite. Une triste fin pour celui qui aurait eu une carrière différente s’il avait choisi les Lions plus tôt.