Mardi noir pour le mouvement sportif algérien. La légende de la boxe algérienne Abdelkader Ould Makhloufi a tiré sa révérence. L’ancien boxeur est décédé ce 7 janvier 2024 à l’âge de 80 ans, des suites de maladie. Les acteurs du sport en Algérie par la voix du Comité olympique algérien ont rendu hommage à Abdelkader Ould Makhloufi dans un communiqué.
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de la légende de la boxe algérienne, Abdelkader Ould Makhloufi (…) En cette douloureuse circonstance, le président du COA, Abderrahmane Hammad, présente ses sincères condoléances à la famille du défunt et l’assure de sa profonde sympathie. Il prie Dieu de lui accorder sa sainte miséricorde. À Dieu nous appartenons et à lui nous retournons.
Apprend-t-on.
Un nom en « OR » dans l’histoire du noble art
Il est considéré comme le plus grand boxeur que l’Algérie ait connu. Les exploits d’Abdelkader Ould Makhloufi raisonnent au-delà de sa période d’activité. Le pratiquant du noble art s’est forgé un palmarès impressionnant. Il a dominé l’Afrique entre 1973 et 1977. Au cours de ces années, il a été champion d’Afrique professionnel. En décembre 1973 à Alger, l’Algérien est monté sur le toit du continent en battant le Ghanéen Joe Teteh. C’était dans le cadre de l’African Boxing Union (ABU). Un titre qu’il conservera quatre ans. Selon les médias locaux, Abdelkader abdiquera plus tard faute de soutien.
En 1975, il est désigné challenger du champion du monde de boxe japonais, Kuniaki Shibata qu’il a défié à Tokyo la même année. Le fils de Boufarik a atteint les sommets mondiaux. Il a notamment décroché le titre de vice-champion du monde sous l’égide du World Boxing Council (WBC) en 1975.
Cap sur la jeune génération
Après avoir levé les foules dans les rings en tant qu’athlète, Makhloufi a déposé les gants pour enfiler la tunique d’encadreur. Il a entraîné l’équipe nationale de boxe de son pays de 1979 à 1983. Son expérience et sa passion lui ont permis de contribuer à la formation d’une nouvelle
Né en 1944 à Boufarik, Abdelkader Ould Makhloufi a fait ses armes en boxe amateur avant de déposer ses gants à Montreuil, au lendemain de l’indépendance. Dans ce club pugilistique parisien, l’Algérien a disputé 58 combats pour 49 victoires, un nul et huit défaites. Ces exploits lui ont permis de monter sur les rings du monde.
De la reconnaissance
Celui qui a été cadre de l’Amicale des Algériens en Europe à Paris entre 1973 et 1983, a également occupé le poste de directeur technique sportif au WA Boufarik de 1983 à 2004. En 1986, la légende de la boxe algérienne a dirigé les équipes nationales de son pays avant d’occuper le poste d’instructeur de boxe à la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) de Blida. Puis, celui d’entraîneur national et membre fédéral.
Patriote, Abdelkader Ould Makhloufi avait refusé la nationalité française. Ce, « en raison des souffrances endurées par mes compatriotes et tout ce que j’ai vu pendant la Guerre d’Algérie », avait-il révélé dans son livre, repris par les médias locaux. La disparition d’Abdelkader Ould Makhloufi, alias Kader, marque la fin d’une époque pour la boxe algérienne et laisse vacante. Le défi est donc lancé… pour les jeunes boxeurs.
Gaïtano TSAGUE