Quelle appréciation faites-vous du match des Lions ?
La première mi-temps n’a pas été mauvaise. Les joueurs ont fait une belle entame mais vers la 30e minute de jeu ils ont baissé les bras. Ils ont tout de même marqué un but et ils ont ensuite géré le match. Je pense que nous avions la capacité et les moyens d’inscrire trois voire quatre buts à la première période. Tout compte fait on a réussi à faire trembler les filets libyens une fois et c’est le plus important. Nous avions en face de nous une équipe moyenne de Libye, contrairement à la Libye que j’ai affronté à l’époque.
Cependant, il faut reconnaître que les Lions ont fait ce qu’il fallait à la deuxième mi-temps. Ils ont mis un peu plus d’accélération, ils ont été un peu plus sérieux et ils ont terminé leurs actions. Dans l’ensemble c’était un beau match. Ils devaient réagir par rapport à leur dernier match (contre l’Eswatini, ndlr). Trois buts c’est bien. Il fallait gagner contre cet adversaire direct, on l’a fait.
Comment avez-vous trouvé le milieu de terrain en l’absence de Franck Zambo Anguissa ?
Martin Hongla a été super. Il est l’homme du match pour moi. Baleba est égal à lui-même : il rassure la défense. Je pense que le milieu de terrain n’était pas mal. C’était un bon milieu de terrain. J’ai beaucoup aimé le petit Namasso. Il joue et il fait jouer les autres. C’est une très belle équipe en perspective.
Peut-on dire que le Cameroun a trouvé des héritiers à certains postes ?
Namasso c’est un peu Choupo Moting dans la qualité mais encore plus élégant. Je pense qu’il peut être un meilleur finisseur. Je pense aussi que chacun a son style de jeu. Carlos Baleba sort un peu du lot. Il est un tout : c’est un Foe, un Makoun, un Timothée Atouba… c’est un joueur avec une vision de jeu et une rapidité incomparable. Pour le reste, je dirais que nous avons une équipe très jeune, une équipe du futur, s’ils jouent uniquement au football et à rien d’autre. Nous ne pouvons qu’en être fiers.
Pendant votre carrière en équipe nationale, vous avez affronté la Libye. Que vaut cette génération par rapport à la vôtre ?
Les générations ne sont pas pareilles. Elles se suivent mais ne se ressemblent pas. Toutefois, je pense que cette équipe de Libye est moins forte que celle que j’ai connue. Les Libyens d’aujourd’hui sont techniques mais moins puissants. Pour ce qui est du Cameroun, cette génération est dynamique, elle est jeune… Elle peut encore progresser. C’est vrai que nous avons trois à quatre anciens qui vont certainement bientôt arrêter mais le groupe est jeune dans l’ensemble. Nous avons une équipe qui sera très performante dans six ou huit mois.
Quelques souvenirs de vos rencontres contre la Libye pendant votre période de joueur ?
Mon souvenir le plus marquant lors de mes matchs contre la Libye c’est 2001 en terre libyenne. Nous affrontions une équipe dans laquelle le fils de Kadhafi jouait. Les supporters nous jetaient des pierres dessus. Les journalistes n’avaient pas échappé. On leur jetait des pierres jusque sous les chaises. Ce n’est pas un souvenir très glorieux mais ce qu’il faut retenir c’est notre victoire par trois buts contre un (3-1). On avait fait un beau match. L’accueil n’était pas chaleureux mais nous avons fini par nous imposer. C’est ce que je retiens.