Martin Camus Mimb : « Embiid ne vous doit rien, collez lui la paix »

« Comme c’est lâche de s’acharner sur un sportif qui choisit de ne pas jouer avec vous! Un sportif qui ne vous doit rien, ni par ses origines, ni par sa carrière. Juste parce qu’il a estimé qu’il ne pouvait pas porter le maillot français.

Faisons donc le bilan s’il fallait siffler des sportifs qui ont porté les couleurs de la France, au lieu de porter les couleurs de leurs pays d’origine. Faisons donc le bilan de tout ce que la France a arraché aux autres avec arrogance et violence. On sifflerait même jusqu’à la Tour Eiffel, construite par d’anonymes mains noires ouvrières. On sifflerait le métro, construit par les forçats africains. On sifflerait tout… même la marseillaise qui célèbre une patrie construite sur l’esclavage et sauvée des mains des allemands par les tirailleurs.

Le problème dans cette carence d’éducation, c’est que ce sont les mêmes qu’on trouve courageux de siffler Embiid, qui font les chants racistes dans les stades. Les mêmes cancres qu’on va faire semblant d’isoler et de sanctionner, mais qu’on protège au fond, parce que personne ne leur a enseigné, que tout ce qui fait leur grandeur, vient de là où Embiid est né. 

Personne ne leur dira que Noah, Mbappé, Zidane, Platini, Yoka, Dessailly, Boli… auraient pu être sifflés. Parce qu’ils font partie des matières premières puisées dans le continent de Embiid, comme l’or, le diamant, le bois, le pétrole… En fait, chaque africain devrait avoir un sifflet au passage de tout ce qui est français. Et là, ce serait plus légitime que de siffler un Camerounais qui choisit de ne pas jouer pour la France. Wembanyama ne vous suffit pas? Batum et Noah ne vous ont pas suffit ?

Embiid ne vous doit rien, collez lui la paix. Même pas sûr que s’il était resté au Cameroun, il aurait eu un visa court séjour pour un camp d’entraînement sur la « Terre précieuse gauloise ». Vous savez combien de Embiid sont repoussés dans vos ambassades en Afrique, ou c’est le fruit mûr qui vous intéresse ? Quand on fait le maraudage de talents, on a au moins la décence d’être discret. Tellement vous en avez cueilli par le même procédé. C’est donc désormais mon combat. Je vous reviens ! »

Par Martin Camus Mimb