Samuel Eto’o Fils, le président de la Fécafoot est dans la tourmente. Selon nos informations, le quadruple Ballon d’or africain est en effet convoqué au Caire (Egypte) au siège de la CAF le mercredi 17 avril pour s’expliquer des soupçons mis à sa charge de favoritisme de certaines équipes locales. Il s’agira plus spécifiquement de répondre du cas de Victoria United, dont il aurait favorisé la montée en Elite One en 2022-2023. Dans un enregistrement audio qui était devenu viral sur les réseaux sociaux, le président du club, Valentin Nkwain, aurait conclu un accord dans ce sens avec Samuel Eto’o.
L’affaire des écoutes téléphoniques qui ont fuité remonte à la fin d’année 2022. Depuis cette période-là, Samuel Eto’o est ciblé par des accusations de manipulation et de détournement de fonds dans sa gestion de la Fécafoot. Et plusieurs acteurs du football camerounais ont dénoncé ces dérives à la CAF. Dans son communiqué daté du 9 août 2023, la CAF n’a pas révélé les noms des personnes qui ont déposé les plaintes, mais a déclaré avoir reçu « des demandes écrites venant de plusieurs parties prenantes du football camerounais ». L’institution continentale n’a pas non plus précisé sur quelles formes de comportements inappropriés elle enquêtera contre l’ancienne star du football mondial. Toutefois, la CAF avait annoncé dans la foulée avoir ouvert une enquête face aux nombreuses accusations contre Samuel Eto’o :
La CAF a reçu des demandes écrites venant de plusieurs parties prenantes du football camerounais pour l’examen et l’enquête de certains comportements inappropriés présumés de M. Samuel Eto’o, président de la Fécafoot. La CAF examine ces demandes conformément aux Statuts et Règlements de la CAF. Bien que les allégations soient à première vue sérieuses, M. Samuel Eto’o est présumé innocent jusqu’à ce qu’une instance judiciaire appropriée conclue le contraire. La CAF ne fera aucune autre annonce pendant que les enquêtes sont en cours et ne fera de déclarations publiques que lorsque les procédures seront terminées.
En guise de réponse, le patron de l’instance faitière du football camerounais avait réagi le 10 août par l’intermédiaire de son avocat, Me Elamé qui s’est étonné du fait que la CAF ait qualifié les allégations de « sérieuses à première vue », alors que selon lui, Samuel Eto’o « n’a été notifié d’aucune des accusations prétendument portées contre lui ». Le mercredi 28 février 2024, Samuel Eto’o n’a pas loupé l’occasion de tacler la CAF par rapport au fait que l’opportunité ne lui avait pas été donnée de s’expliquer avant l’annonce de l’ouverture d’une enquête à son encontre.
On a fait un communiqué pour dire qu’une enquête était ouverte mais je n’ai jamais été interrogé sur ce qu’on me reprochait. (…) Maintenant, s’agissant de ce que les uns et les autres peuvent dire, à ce niveau, il y a un cadre, peut-être, et si on voulait m’entendre, j’allais apporter des éléments qui allaient certainement dissiper les doutes qu’il pouvait y avoir », avait-il fait savoir sur France 24. Beaucoup de choses ont été dites, avait-il ajouté, c’est parti un peu dans tous les sens. L’instance faitière du football africain s’est lancée, pour ma part, beaucoup trop tôt dans un communiqué sans même prendre la peine, sept-huit mois après, de m’interroger, c’est inacceptable. (…) Il est très facile d’accuser les gens sans apporter les preuves.” La légende camerounaise devrait donc avoir enfin l’occasion de s’expliquer.