Le Cameroun participe aux Jeux olympiques depuis 1964 et a envoyé des athlètes à chaque édition, excepté l’édition de Montréal 1976, quand le pays d’Ahmadou Ahidjo a quitté les Jeux après trois jours de compétition pour rejoindre le boycott des pays africains à la suite de la participation de la Nouvelle-Zélande qui entretenait encore des liens avec le régime d’apartheid en Afrique du Sud. Le Cameroun a participé une fois aux Jeux d’hiver en 2002 avec un unique représentant, un américano-camerounais, Issac Menyoli, en ski de fond.
En 15 participations, le pays de Paul Biya a remporté au total six médailles dont trois en or (deux en athlétisme avec Françoise Mbango Etone et une autre en football). Deux autres médailles ont été gagnées en boxe (une en argent et une en bronze) et enfin une médaille de bronze a été décrochée en haltérophilie.
Le Comité national olympique et sportif camerounais a été créé en 1963 et a été reconnu par le Comité international olympique (CIO) la même année.
Mexico 1968 : une participation modeste
Quatre ans plus tard, à Mexico en 1968, le Cameroun envoie quatre athlètes. Cette édition reste l’une des plus modestes en termes de participation. Toutefois, grâce au boxeur Joseph Bessala, le Cameroun décroche sa première médaille olympique en argent.

Munich 1972 : une augmentation significative
En 1972, à Munich, le Cameroun augmente sa délégation à neuf athlètes. Une progression notable qui montre l’engagement croissant du pays dans les compétitions internationales.
Montréal 1976 : le boycott
L’année 1976 marque une pause dans la participation camerounaise en raison du boycott des Jeux Olympiques de Montréal. Cette décision était prise en solidarité avec d’autres nations africaines protestant contre la tournée de l’équipe de rugby de la Nouvelle-Zélande en Afrique du Sud, alors sous le régime de l’apartheid.
Moscou 1980 et Los Angeles 1984 : des participations records
Le retour aux Jeux Olympiques de Moscou en 1980 voit une participation record de 25 athlètes camerounais, avec notamment six cyclistes. Cette édition marque une reprise vigoureuse après le boycott de 1976. Toutefois, aucun exploit notable ne sera enregistré. Les Jeux de Los Angeles en 1984 représentent l’apogée de la participation camerounaise avec 46 athlètes. C’est le plus grand contingent jamais envoyé par le Cameroun à des Jeux Olympiques. Une grosse présence en partie due à la qualification des footballeurs, qui sont 18. Malgré une faible moisson, le Cameroun réussit néanmoins à sauver l’honneur grâce à la médaille en bronze de l’illustre disparu, Martin Ndongo Ebanga en boxe.
Séoul 1988 et Barcelone 1992 : une présence étoffée
Les éditions de Séoul en 1988 et de Barcelone en 1992 voient une participation relativement élevée avec respectivement 23 et 22 athlètes. Le Cameroun continue de montrer sa présence constante sur la scène olympique.
Atlanta 1996 : un recul notable
À Atlanta en 1996, le nombre d’athlètes camerounais chute à 12. Cette baisse contraste avec les participations plus élevées des éditions précédentes.
Sydney 2000 : un nouveau pic
Les Jeux de Sydney en 2000 marquent un nouveau pic avec 34 athlètes camerounais dont 18 footballeurs. Cette édition montre une forte représentation et un retour en force de la Team Cameroun. L’équipe nationale camerounaise de football remporte la première médaille en or du pays à cette compétition.
Athènes 2004, Pékin 2008 et Londres 2012 : une participation constante
Les Jeux d’Athènes en 2004 voient 20 athlètes camerounais, tandis que les éditions de Pékin en 2008 et de Londres en 2012 enregistrent une participation stable avec 33 athlètes pour chaque édition. Durant cette période, le Cameroun remporte deux fois consécutivement la médaille d’or en 2004 et 2008 par le biais de Françoise Mbango, athlète de triple saut.

Rio de Janeiro 2016 et Tokyo 2020 : une légère baisse
À Rio de Janeiro en 2016, le Cameroun envoie 24 athlètes, ensuite 12 athlètes pour les Jeux de Tokyo en 2020. Bien que ces chiffres soient inférieurs aux éditions précédentes, ils témoignent d’un engagement continu du pays.
Les Jeux de Paris 2024 voient la participation de seulement six athlètes camerounais. La judokate Richelle Anita Soppi Mbella est la porte-drapeau de la délégation camerounaise. Bien que ce ne soit pas le pire record de l’histoire du Cameroun aux Jeux Olympiques, c’est le plus faible nombre d’athlètes depuis l’édition de Tokyo en 1964, où le pays était présent avec seulement quatre athlètes. Cette participation marque une étape critique, reflétant les défis actuels et les espoirs pour l’avenir. Comble de l’histoire, les six athlètes camerounais sont accompagnés par 34 encadreurs !
Au Cameroun, les autorités politiques, du fait de la mal gouvernance, peinent encore à comprendre que lors des JO, la puissance des nations se compte au nombre de médailles. C’est le Soft Power dans toute son expression. Toutes les nations envoient des athlètes aux JO. C’est l’événement sportif le plus visible et le plus populaire de la planète. Et il ne s’agit pas uniquement de compétitions sportives. Le rayonnement du pays est un enjeu essentiel de ce moment sportif. Il faut donc définir une politique sportive efficiente, à court, moyen et long termes, afin de pouvoir présenter, en grand nombre, des athlètes très compétitifs.