L’affaire Toni Conceiçao, du nom de l’ancien sélectionneur des Lions indomptables, a connu un énième rebondissement le week-end dernier. Le règlement du dossier de l’ex-sélectionneur du Cameroun Toni Conceiçao a donné lieu à une nouvelle guerre des communiqués entre le ministère des Sports et la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).
Dans un communiqué publié samedi 22 février, le ministère en Charge des Sports, à travers son chef de cellule de communication, a annoncé sa décision de payer les 1,85 million d’euros à l’ex-sélectionneur Antonio Conceiçao. Cela faisait suite à la révélation d’une nouvelle mise en demeure de la FIFA à l’encontre de la Fecafoot, elle-même menacée d’être traduite devant la commission de discipline, au risque de faire courir une éventuelle suspension aux Lions Indomptables.
Dans son communiqué, le ministère des Sports n’a pas manqué de faire porter le chapeau de cette dépense dans un pays en crise à la Fécafoot, en insinuant lui faire une fleur lorsqu’il signifiait que “l’État a choisi de se substituer à la Fécafoot”. L’occasion de recadrer l’institution présidée par Samuel Eto’o sur la place publique.
La Fecafoot est invitée à une gestion moins primesautière et plus responsable de ses rapports avec les encadreurs. Elle doit s’abstenir à l’avenir de toute décision hâtive et impulsive qui soit de nature à impacter négativement l’image de notre pays et à induire des dépenses supplémentaires inutiles au Trésor public, dans un contexte de raréfaction des ressources financières.
Pouvait-on lire.
Malsain
La Fécafoot ne pouvait évidemment pas rester sans réaction à un tel rappel à l’ordre. Et de dégainer à son tour un communiqué. Dans celui-ci l’instance faitière du football camerounais déplore la « provocation » et les « insultes » venues de sa tutelle, avant de s’abriter une nouvelle fois derrière l’autorité du chef de l’État, en affirmant que la décision de résiliation du contrat du technicien portugais avait été actée au plus haut niveau par le président Paul Biya.
Recadrée sur la place publique, la Fecafoot s’est déresponsabilisée quant à l’ardoise à régler à l’ancien sélectionneur des Lions Indomptables Antonio Conceiçao. Le tout, en dénonçant un comportement mesquin de la part de sa tutelle. Au travers d’un communiqué publié ce dimanche 23 février, cette dernière a martelé avoir été “condamnée dans le cadre de ce procès en raison de sa qualité d’unique interlocuteur de la FIFA pour ce qui est du football camerounais”. La décision de résilier Conceiçao ayant en effet bénéficié du feu vert du président de la République Paul Biya “et mise en œuvre par l’ensemble des administrations concernées”, y compris le Minsep, argue l’instance.
“C’est donc malsain de vouloir faire porter à la Fecafoot la résiliation unilatérale du contrat de l’entraîneur Conceiçao et du procès qui a suivi, vitupère-t-elle. Les positions de la Fecafoot en toutes circonstances sont et demeurent rationnelles et éclairées, se fondant toujours sur des arguments de droit, de vérité et de justice. Les traiter de ‘primesautières, d’irresponsables, de hâtives ou d’impulsives’ relève simplement de la provocation et de l’insulte. La Fédération ne saurait y répondre par respect pour sa tutelle.”
La Fecafoot rappelle également que le limogeage du technicien portugais répond à un modus operandi appliqué aux anciens sélectionneurs avant même le cas Conceiçao. Et ce, sans qu’elle y ait été associée. C’est donc reparti pour un tour au Cameroun entre le ministère des Sports et de l’Éducation physique et la Fécafoot. La tension récurrente entre les deux sources d’autorité, alimenté par la situation de l’actuel sélectionneur, le Belge Marc Brys, nommé par le ministère des Sports au grand dam de la Fédération, se trouve donc relancée depuis quelques jours par le dossier Toni Conceiçao. Fin de la passe d’armes. Du moins jusqu’au prochain épisode.


