La gangrène des primes impayées mine le volleyball camerounais. Depuis quelques jours l’univers médiatique camerounais observe les sorties successives des différentes personnes impliquée dans ce scandale qui secoue le Cameroun. Tout a commencé par une interrogation de Steve Boyomo, médaillé d’or des Jeux africains Rabat 2019, sur ses statuts Instagram et Facebook.
Où sont passées nos primes de la participation à la CAN Égypte 2023 de volley-ball ?
a-t-il demandé. Il ne se s’est pas arrêté là. Pour permettre à ses internautes de mieux comprendre l’ampleur de la situation, il a ajouté :
Il n’y a aucune raison d’avoir peur de réclamer ce qui vous revient de droit. La situation a assez duré et moi, j’ai décidé de sortir du silence. 9 mois après la participation à la CAN Égypte 2023, au jour d’aujourd’hui, on n’a toujours pas reçu les primes et pire encore aucune nouvelle de la Fédération qui ne communique rien dessus. Nous avions été patients jusqu’à ce jour, la situation est très préoccupante. Chose qui n’est jamais arrivée au volley-ball depuis des années. Nous aimerions juste renter en possession de nos primes. Cordialement.
Représenter son pays pour une compétition à l’international fait très souvent le bonheur de la plupart des sportifs. Mais ces derniers sont très souvent déçus quant-au traitement qui leur est réservé dans leur nation. Dans une publication devenue virale sur la toile, le joueur de 32 ans, Yvan Kody, le pointu de la sélection nationale de volley-ball messieurs, a exprimé sa déception et celle de ses coéquipiers outrés par le non-paiement de cet argent.
Les réclamations que nous avons faites sur nos primes de participation à la CAN 2023 sont réelles et effectives depuis plus de 9 mois. Nous avons effectué pratiquement trois mois de stage plus la compétition sans argent et sans nous plaindre», écrit Yvan Kody, avant de révéler : Cette situation a motivé la plupart d’entre nous à refuser l’appel de la sélection pour les Jeux Africains 2024. Nous trouvons vraiment dommage que nous ne puissions pas réaliser les exploits que nous faisons à l’étranger chez nous à cause de divers problèmes qui minent le milieu sportif camerounais et le volleyball en particulier.
Cauchemar
Après la sortie d’Yvan Kody, lundi 22 avril au sujet du non-paiement de leurs primes, Awal Said Ahmed Mbutngam, capitaine de l’équipe nationale senior de volleyball du Cameroun s’est également senti obligé de percer le mystère.
Nous avons été patients et avons tenu bon de peur qu’ils disent : (encore les volleyeurs-ci). Oui encore nous. Nous faisons de gros sacrifices pour défendre le volleyball camerounais parce qu’on aime énormément notre pays. Donc je pense que nous aussi avons ce droit de dénoncer quand ça ne va pas. Quel que soit celui qui dirige, ça allait être la même procédure. C’est dommage parce qu’une fois de plus, nous nous sacrifions pour certains joueurs et staff surtout ”Staff” qui restent muets, pourtant conscients de cette réalité. On n’a pas le choix, on va assumer les conséquences, mais on aura au moins fait ce qui est juste.
Que dit la Fédération camerounaise de volleyball ?
Sur les ondes de la Radio Tiemeni Siantou (RTS) émettant à Yaoundé , le 23 avril 2024, Christian Tchapmi, directeur de la communication de la Fédération camerounaise de volleyball (Fecavolley) a apporté un éclaircissement au non-paiement des primes , qui datent depuis le dernier championnat d’Afrique des nations (CAN) seniors messieurs déroulé du 30 août au 9 septembre 2023 au Caire en Égypte.
Jusqu’à ce jour, les démarches ont été entreprises par la Fédération camerounaise de volleyball. Tous les documents officiels en rapport au préfinancement de cette compétition ont déjà été acheminés à la tutelle et aux hautes instances de la République et on attend simplement que l’arbitrage soit fait… Les joueurs ont reçu une partie de leur prime et non la totalité. Cela a été fait directement lors de leur retour de cette compétition. » Précise le patron de la communication.
À quelques mois de grandes échéances, comme les Jeux olympiques de Paris, le gouvernement devrait résoudre ce problème de primes sous peine de démotiver les différents athlètes. Pour l’opinion publique, il faut beaucoup de patience à ces athlètes s’ils veulent trouver la solution à leur problème.
Il faut avoir le courage de dire à ces jeunes gens que ce n’est pas demain où dans les prochains jours qu’ils pourront espéré la résolution du problème qu’ils posent. Que si au ministère en charge du Sports, on délivre des homologations factices avec facilité; au ministère en charge des Finances le déblocage des fonds publics obéissent à un protocole très rigoureux. Il convient à ce titre de rappeler que la base légale de la mise à disposition des fonds publics dans le cadre de la participation aux compétitions internationales tiré de l’article 167 de la CIREX (Circulaire d’Exécution du budget de l’État ) qui prévoit que les fonds soient mis à la disposition du président de la fédération légalement élu. Alors si au ministère en charge des sports, une homologation factice peut faire office à un camerounais pour se prévaloir la qualité de président de fédération, encore que cette qualité virtuelle a été annulé par la plus haute juridiction de notre pays à savoir le Cour Suprême. Maintenant au niveau du ministère des en charges des Finances, il faut montrer patte blanche en remplissant les critères d’octroi du matricule budgétaire.
Explique Joël Junior Njampa. Après Steve Boyomo et Yvan Kody d’autres joueurs de l’équipe nationale de l’expédition égyptienne ont également annoncé faire des sorties sur le sujet sans toutefois oublier les Lionnes indomptables de la discipline qui sont déjà à plus de 10 mois sans primes depuis la CAN Yaoundé 2023. Pour rappel, situation inédite, la Fédération Camerounaise de volleyball est dirigée par deux présidents, (Julien Serge Abouem et Bello Bourdane) ce qui pourrait également être le nœud du problème.