La sélection camerounaise de football est au bord de l’implosion ! Dès sa première prise de parole en conférence d’après match, Marc Brys, visiblement très énervé, a lâché une bombe : « Je suis très fâché… On a commencé à travailler ensemble avec la Fecafoot il y a deux semaines et tout se passait très bien. Honnêtement, j’avais peur parce qu’il n’y avait pas du tout une bonne relation avec la Fecafoot, au contraire ».
Le technicien belge explique que son assistant Joachim Mununga a été exclu de la liste des officiels par la Fecafoot peu avant le match. «Encore une fois, ils ont fait ça derrière mon dos : faire une liste et ne pas mettre mes assistants. Je promets que si ça arrive encore une fois, j’arrêterai immédiatement ».
C’est la conséquence d’un staff pléthorique de 18 membres. Du coup, tous ne peuvent pas avoir une place au banc. Pour ce match aller face au Kenya, la Fecafoot a mentionné, sur la fiche officielle, en plus du coach principal Marc Brys, Martin Ndtoungou Mpile, entraîneur adjoint numéro 1 ; David Pagou, entraîneur adjoint numéro 2 ; Idris Carlos Kameni, entraîneur adjoint en charge des gardiens de but ; Christophe Manouvrier, préparateur physique ; Joël Patrick Fotso, médecin ; Che Awa Daniel, kinésithérapeute.
Obligeant ainsi les autres membres du staff (François Oman Biyik, Joachim Mununga…) à assister au match depuis la tribune. Une fois mis au courant de la liste que la Fécafoot a envoyé au commissaire du match, Marc Brys a essayé en vain d’imposer son assistance Joachim Mununga. Le commissaire du match, d’un ton ferme, a expliqué qu’il s’en tenait à la liste proposée par la Fecafoot.
A Kampala, la Fécafoot n’a de nouveau pas inscrit le nom de Joachim Mununga sur la feuille de match, au grand désarroi de Marc Brys. Ce dimanche 13 octobre, veille du match retour face au Kenya, comptant pour la quatrième journée des éliminatoires de la Can 2025, Cyrille Tollo, le représentant du ministère de Sports a souhaité réunir autour d’une même table tous les membres du staff technique, médical et administratif de l’équipe nationale du Cameroun, afin qu’un consensus soit trouvé. La réunion a avorté. La Fécafoot, par la voix de son 2ème vice-président Abdoul Karimou, est restée sur ses positions. Pour l’instance faitière du football camerounais, l’assistance du sélectionneur ne saurait être considéré comme entraîneur adjoint.

En froid depuis huit mois
Marc Brys a encore crié au manque de respect. Pour rappel, la sélection camerounaise est depuis au cœur d’une bataille rangée entre Samuel Eto’o, président de la Fédération et le ministère des Sports. Ce dernier a notamment nommé le Belge Marc Brys à la tête de la sélection, en début d’année, sans l’approbation du président de la Fecafoot.
Pendant que la crise s’enlisait, Samuel Eto’o s’est rendu à Genève, où il a rencontré à l’Hôtel Intercontinental la première dame du Cameroun, Mme Chantal Biya qui prend de plus en plus de l’influence auprès de son époux. Elle a instruit Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre d’Etat Secrétaire général de la présidence (Sgpr), qui est en froid avec Samuel Eto’o depuis huit mois, de résoudre définitivement ce problème. La mésentente entre les deux hommes est survenue pendant la Can ivoirienne, quand Samuel Eto’o a refusé de prendre au téléphone Ferdinand Ngoh Ngoh qui essayait d’imposer André Onana, comme titulaire…
C’est ainsi qu’à la veille de la finale de la Coupe du Cameroun, Samuel Eto’o a été reçu en audience par le Sgpr, en présence des ministres Narcisse Mouelle Kombi et Philippe Mbarga Mboa, et de son ami Oswald Baboké, le Directeur adjoint du Cabinet civil à la présidence de la République. Cette entrevue aura le don de voir naître un staff unique au sein des Lions indomptables. Le communiqué les intronisant est conjointement signé de Samuel Eto’o et de Mouelle Kombi. Le lendemain de la nomination de ce nouveau staff dit du « consensus », Marc Brys et son assistant ont été aussi reçus par Ferdinand Ngoh Ngoh
Mais visiblement la paix a été de très courte durée. Les accords de cessez-le-feu n’ont pas été respectés par la Fécafoot selon Marc Brys. Pour le technicien belge, il lui revient de décider qui doit s’asseoir sur le banc. Du côté de la Fécafoot, on pense le contraire. Les accords de la présidence de la République font de Marc Brys un simple exécutant dans le staff technique des Lions Indomptables ?