Wissam Ben Yedder aurait pu avoir une meilleure carrière s’il avait choisi de jouer pour la Tunisie ! Selon L’Equipe, la dernière apparition de Wissam Ben Yedder sur un terrain remonte au 19 mai dernier, avec Monaco face à Nantes (4-0) et un but à la clé, son vingtième la saison passée (toutes compétitions confondues). Près de dix mois plus tard, à bientôt 35 ans, l’ancien avant-centre et capitaine de l’AS MONACO va reprendre le fil de son insaisissable fin de carrière en… Iran, au sein du Sepahan FC, actuel deuxième de la Persian Gulf Pro League, le modeste championnat national.
Selon ce quotidien sportif, quand son contrat prend fin au 30 juin 2024 à Monaco, Ben Yedder sort d’une nouvelle année réussie sportivement, mais marquée par une mise en examen pour « viol, tentative de viol et agression sexuelle » à l’été 2023, une séparation houleuse avec son épouse (un procès pour « violences psychologiques » est prévu le 21 mai à Nice), un bras de fer juridique engagé avec son agent historique Meïssa N’Diaye, et donc une cote de popularité égratignée.

Noie son chagrin dans l’alcool
Malgré tout, l’international français (19 sélections, 3 buts), autorisé par la justice à exercer son métier en dehors de la France, est persuadé de pouvoir rallier un cador européen. Ses prétentions salariales sont très élevées et écartent de fait de nombreuses opportunités. Le mercato se referme, il ne retrouve pas de projet à son goût, s’isole, noie son chagrin dans l’alcool, commet des faits d’agression sexuelle en état d’ivresse et écope d’une peine de deux ans d’emprisonnement avec début novembre (il a fait appel).
À l’audience, « WBY » s’était dit déterminé à redevenir un joueur de foot, en suivant une cure de désintoxication et un processus de réathlétisation. Ce qu’il a fait en fin d’année. Depuis, il s’entraîne seul. « Il ne boit plus du tout et il a plutôt une bonne hygiène de vie », souligne-t-on auprès de lui.
La vie sportive de Wissam Ben Yedder a véritablement basculé avec ses échecs chez les Bleus. Alors qu’il est courtisé depuis par la Tunisie, il est sélectionné en équipe de France A pour la première fois par Didier Deschamps, le 15 mars 2018, pour participer aux matchs amicaux contre la Colombie le 23 mars et la Russie, quatre jours plus tard. Il joue son premier match contre la Colombie, qui s’impose 2-3, en remplaçant Olivier Giroud à la 73e minute. Deschamps ne le retient pas parmi les vingt-trois sélectionnés, mais il fait partie des huit réservistes, pour le Mondial 2028 que la sélection française remporte.
Après cet échec personnel, il est par la suite régulièrement convoqué dans le groupe des 23 pour la suite des éliminatoires du Championnat d’Europe sans jouer très souvent. Il marque son premier et second contre la modeste équipe d’Andorre. S’il ne rentre pas en jeu contre l’Albanie au stade de France, il est néanmoins régulièrement convoqué pour les éliminatoires du Mondial 2022.
Malgré un temps de jeu plus faible en club n’empêchant pas des bonnes performances, il est présent dans la liste des 26 de Didier Deschamps pour l’Euro 2020 annoncée le 18 mai 2021. Contre la Bulgarie en match de préparation, il entre à la 84e minute et réalise une passe décisive pour Olivier Giroud quelques minutes plus tard. Giroud déclare à la suite de cela qu’il est « facile » de jouer avec lui. Il aborde la compétition avec un statut de remplaçant et déclare que ce statut ne le gêne « pas du tout » et que le plus important est le groupe. Hors, il souffre de l’intérieur. .
Triste fin de carrière
Il est sélectionné dans la liste des 23 joueurs de l’Équipe de France qui disputera le Final 4 de la Ligue des Nations, en remportant son premier titre de sa carrière lors de la finale contre l’Espagne 2-1, mais n’est pas dans la liste des 25 joueurs sélectionnés pour participer à la Coupe du Monde 2022 organisé au Qatar.
Mais une fois que Karim Benzema est touché à la cuisse gauche, il se met à rêver. Alors qu’il a toujours l’opportunité de convoquer un remplaçant pour compenser l’absence de l’attaquant du Real Madrid, le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, va conserver un groupe de 25 joueurs. Tant pis pour Wissam Ben Yedder dont le nom revenait avec insistance pour prendre la place de Karim Benzema. C’est à travers le petit écran qu’il verra la Tunisie, terre de ses ancêtres, battre la France 1-0, lors du troisième match de poule.
Hors, s’il avait choisi de jouer pour la Tunisie, il aurait été au moins pendant une décennie le leader de cette équipe en disputant plusieurs phases finales de Coupe d‘Afrique et Coupe du monde. Ben Yedder qui peut évoluer sur tous les fronts de l’attaque, aussi bien en pointe qu’en milieu offensif aurait été un atout considérable pour les Aigles Carthage. Sa vision du jeu et son sens du collectif lui auraient permis de donner des passes précises à ses coéquipiers et marquer de nombreux buts, pour le plus grands plaisir de sa famille et des Tunisiens. Mais par manque de patriotisme, il a choisi la difficulté. Aujourd’hui, il nourrit des regrets et se console dans l’alcool. Quelle triste fin de carrière…